Source : Blog Ramus méninges
L'éducation fondée sur des preuves est un courant visant à
fonder les pratiques éducatives sur des preuves (ou au moins des éléments de
preuve) scientifiques de leur efficacité. L'expression “éducation fondée sur
des preuves” vient de l'anglais evidence-based
education. La notion de preuves peut sembler excessivement forte, mais il
faut comprendre que c'est un problème de traduction. Le mot evidence fait avant tout référence à des
données factuelles, plus qu'à de véritables preuves. L'esprit est donc de
promouvoir les pratiques éducatives basées sur des données factuelles
(concernant leur efficacité), par opposition aux pratiques fondée sur de
simples croyances ou sur des philosophies.
Ce courant découle bien entendu de la même approche adoptée
avec succès depuis plusieurs décennies en médecine, la médecine fondée sur des
preuves (evidence-based medicine).
Aujourd'hui, plus personne ne voudrait prendre un médicament ou subir un
traitement médical qui n'ait auparavant fait la preuve de son efficacité, selon
les standards de la médecine fondée sur des preuves. Standards qui requièrent
généralement la conduite d'essais cliniques randomisés contrôlés, permettant
d'évaluer statistiquement les bénéfices apportés par un traitement, comparé à
un autre traitement de référence (ou à un placebo). Pour une excellente
introduction aux origines historiques et aux principes de la médecine fondée sur
des preuves, reportez-vous à l'article de Simon Singh et Edzard Ernst.
Le fait est que les principes de la médecine fondée sur des
preuves ne sont pas propre à la médecine, et que les méthodes expérimentales
qu'elle met en œuvre sont d'utilité générale et sont totalement indépendantes
de la nature des traitements, qu'il s'agisse de médicament, de pratique
médicale ou paramédicale, de psychothérapie, de pratique pédagogique, ou même d'action
économique ou politique. C'est pour cela que l'approche “evidence-based” tend à
se généraliser à tous les domaines, en premier lieu dans les cultures
pragmatiques où l'action et les faits sont plus valorisés que les beaux
discours.
Mon commentaire :
Depuis son origine, le courant de la Pédagogie Explicite recommande les pratiques basées sur les preuves (ce que les Canadiens appellent “les données probantes”). Barak Rosenshine s’est précisément appuyé sur les preuves pour définir les modalités de mise en œuvre de l’Enseignement Explicite. Sa réponse à ceux qui lançaient des affirmations non prouvées est restée fameuse : « Show me the data! ». Sans données tangibles, toute affirmation éducative reste à nos yeux sans valeur.
Dès lors, il est grand temps que l’éducation fondée sur des preuves s’impose en France et que l’on cesse de recourir à des démarches d’enseignement basées sur des croyances ou de l’idéologie.
Les enseignants du courant explicite apprécient et soutiennent les efforts de Franck Ramus qui vont dans le sens d’un enseignement efficace basés sur les données recueillies en grand nombre. Les résistances, souvent issues des rangs du constructivisme pédagogique, sont encore nombreuses mais elles ne sont pas insurmontables. De fait, en enseignement comme ailleurs, seuls les résultats constatés comptent…
Sur les données probantes : http://www.formapex.com/donnees-probantes?layout=default
Bien cordialement.
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