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mardi 30 novembre 2021

La drôle de guerre

Comprendre la drôle de guerre que mène la France pour son École.

Les soldats sont en première ligne. Ils subissent les tirs croisés adverses. Peu ou pas équipés, mal approvisionnés, avec des munitions inefficaces, respectant des tactiques surannées et discutables, ils font de leur mieux et tiennent bon pour la plupart…

Hormis quelques exceptions notables, les officiers sont à l’arrière. Ils s’observent et papotent dans des réunions. Ils montent des projets pour se faire mousser, peu importe si les résultats sont foireux. Ils s’intéressent plus à leur carrière qu’aux victoires. C’est pourquoi ils n’hésitent pas à tirer sur les soldats récalcitrants qui dénoncent l’incurie du système qu’ils “pilotent”.

Pour ma part, j’ai été un bon soldat et j’ai tenu ma position pendant toute ma carrière. J’ai reçu une médaille (les Palmes) mais personne n’a daigné me la remettre. Quand j’ai quitté le front (retraite), aucun officier n’est venu me saluer. J’ai été simplement radié des cadres.

Voilà pourquoi la France est en train de perdre la guerre pour son École.




lundi 22 novembre 2021

« L'élève doit-il apprendre par lui-même ou doit-il être instruit ? »

 Le Figaro Vox


Par Matthieu Lahaye, spécialiste des questions de l'enseignement

 

Alors que sont publiés cette semaine les résultats aux évaluations nationales, Matthieu Layahe analyse deux visions pédagogiques qui s'affrontent en France. En opposition aux méthodes de la découverte, il défend le savoir-faire de l'enseignant.

 

Cet été, l'opinion publique australienne s'est passionnée pour la pédagogie, en l'occurrence pour le débat qui oppose les partisans de la pédagogie par investigation et ceux de la pédagogie explicite, encore appelée pédagogie systématique. Dans un article scientifique repris par la presse nationale, John Sweller, professeur émérite en psychologie, établit un lien très étroit entre la baisse continue des résultats des élèves australiens aux évaluations internationales et l'introduction des pédagogies de la découverte depuis une trentaine d'années. Ce débat résonne en France, pays confronté à un niveau problématique de la performance de ses élèves et où les pédagogies par investigation sont encore très courantes.

Élaborées dans les années 60, ces pédagogies reposent à la fois sur un constat pertinent, les humains sont les seuls animaux capables de résoudre des problèmes complexes et une conclusion pédagogique discutable : apprendre consiste à confronter les jeunes élèves à des problèmes compliqués et à tâtons, avec l'aide du professeur, à les laisser découvrir une méthode pour les résoudre. Si d'innombrables études ont montré que l'efficacité des méthodes pédagogiques dépend de l'objectif d'apprentissage et du niveau de maîtrise des élèves, il est désormais clairement établi que pour apprendre une notion nouvelle, particulièrement pour les jeunes élèves et ceux issus des milieux socialement les plus défavorisés, les méthodes explicites sont les plus pertinentes.

À la différence de l'enseignement de la découverte (l'élève découvre et il fait), l'enseignement explicite repose sur une démarche contrôlée par le professeur (le professeur montre et l'élève fait). Conçu par des praticiens au cours des années 1980 à partir des découvertes de psychologie cognitive et perfectionné grâce à des « données probantes », il se déploie en trois temps modulables en fonction des besoins des élèves : d'abord l'explication par le professeur de la notion divisée en autant de notions simples avec le souci constant de lever tous les implicites, ensuite des interactions nombreuses entre le professeur et les élèves, entre les élèves grâce à des exercices guidés qui permettent de vérifier la bonne compréhension de la notion étudiée et enfin une phase de consolidation à la faveur d'un travail en autonomie, des devoirs et des évaluations. L'objectif est d'automatiser la maîtrise des compétences de base pour permettre à l'élève de consacrer toute son attention à des tâches plus complexes.

En France, ces pédagogies de la découverte, qui ont un intérêt pour développer le sens de l'investigation chez les élèves aux connaissances déjà solides, sont encore utilisées sous des formes diverses pour des apprentissages fondamentaux. Grâce à la clarification commencée par le ministère de l'Éducation nationale depuis quatre ans sur l'enseignement de la lecture, des mathématiques, notamment la résolution de problème, elles refluent peu à peu, mais trop lentement.

Considérons seulement que la résolution de problèmes n'était plus systématiquement enseignée à l'école primaire au motif que l'élève, pour apprendre, devait chercher laissant ainsi les élèves se débrouiller avec la complexité d'énoncés à jamais impénétrables pour les élèves les plus fragiles. Les conséquences sont connues : une école qui a dû mal à lutter contre les inégalités scolaires, la scandaleuse dernière place des élèves français en résolution de problème à l'évaluation Timss, le faible niveau en mathématiques de la population active et sa désastreuse conséquence sur le taux d'emploi et la compétitivité du pays.

En matière d'éducation, il est facile d'agiter de grandes idées qui sont souvent des slogans creux. Agir réellement, comme le font les professeurs chaque jour dans les classes, nécessite une expertise fine qui ne s'acquiert pas en claquant des doigts.

La pédagogie explicite recentre l'école sur l'essentiel : le savoir-faire du professeur. S'il est démontré depuis les années 1960 que l'origine sociale pèse sur les résultats des élèves, de très grandes études américaines, menées à partir des années 1990, prouvent que l'action du professeur a une influence plus importante que la sociologie sur les performances scolaires dès lors que la méthode utilisée est efficace. La pédagogie n'est ni un syncrétisme ni un occultisme. C'est pourquoi la création d'un conseil scientifique de l'éducation nationale en 2017 a été si importante pour débarrasser nos débats pédagogiques des ombres de la subjectivité et les renforcer à la lumière de la science.

En matière d'éducation, il est facile d'agiter de grandes idées qui sont souvent des slogans creux. Agir réellement, comme le font les professeurs chaque jour dans les classes, nécessite une expertise fine qui ne s'acquiert pas en claquant des doigts. La dynamique enclenchée, qui a su mieux faire réussir les élèves des autres pays, peut en moins de dix ans d'action résolue hisser notre école au niveau des systèmes éducatifs les plus performants, nous permettant ainsi de rester une grande nation culturelle, une puissance économique de premier plan et d'honorer la promesse républicaine d'égalité.

lundi 15 novembre 2021

Livre : OK millennials !

 


OK Millennials !

Puritanisme, victimisation, identitarisme, censure...L'enquête d'un « baby boomer » sur les mythes de la génération woke

 Brice Couturier

Éditions de l’Observatoire, 336 p, 09.2021

 

Résumé

Une révolution culturelle est en marche. Elle ne vient pas de Chine, mais des États-Unis. Et elle est tout aussi dévastatrice. Les « guerriers de la justice sociale » sont nos nouveaux gardes rouges.

L’Oréal proscrit les termes « blanc » et « blanchissement » de ses catalogues, Evian présente ses excuses pour avoir fait sa promotion en plein ramadan, Lego annule ses publicités représentant des policiers en solidarité avec Black Lives Matter… Qui peut encore prétendre que le woke demeure un folklore pour campus nord-américains ? Une révolution culturelle est en marche. Elle est née dans les départements de women’s studies, black studies, queer studies des prestigieuses universités américaines. Elle a donné lieu à une « politique des identités » qui impose une radicalisation néfaste au Parti démocrate. Elle a pris la place du vieux fond protestant en déclin.

En polarisant la société selon des clivages ethniques, elle menace les États-Unis d’une guerre civile. Avons-nous vraiment envie d’importer dans notre République laïque cette manière de dresser les Noirs contre les Blancs, les femmes contre les hommes, les homosexuels contre les hétéros… ?

En baby-boomer défendant les idéaux universalistes et émancipateurs des sixties, Brice Couturier interpelle la génération des millennials : votre hyper-susceptibilité, votre narcissisme victimaire vous poussent à censurer et à interdire. Notre génération a voulu élargir le champ des possibles. Vous êtes en train de le rétrécir. À notre détriment à tous…


lundi 1 novembre 2021

Sauvetage du site Form@PEx

Depuis quelques jours, l’hébergement de Form@PEx n’ayant pas été renouvelé, le site n’était plus en ligne. Comme la somme nécessaire pour ce renouvellement n’avait pas pu être recueillie jusque-là, je pensais tout était fini…

Mais c’était sans compter sur le concepteur du site, LSG Conseil, qui a pris l’initiative d’un renouvellement pour une courte durée afin que les données du site ne soit pas effacées des disques durs de l’hébergeur OVH. Ce qui va assez vite, paraît-il, après le terme de l'échéance. Le tout donc dans l’urgence, sans prendre le temps de me consulter. D’où la remise en ligne du site ce matin même, et ma surprise de le voir réapparaître sur la Toile.

De ce fait, tous ceux et toutes celles qui n’avaient pas pensé à faire un don pour soutenir Form@PEx à temps peuvent à nouveau avoir accès au module Paypal.

Le sauvetage est donc en cours…




Fin de Form@PEx

 



Merci à tous ceux et à toutes celles qui, bien plus nombreux que nous le pensions, nous ont adressé des messages exprimant leur sympathie et leur affection, reconnaissant ainsi la valeur du travail que nous avons mené durant toutes ces années. Cela nous a fait chaud au cœur...