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Renouveler la pédagogie avec un enseignement explicite et structuré, instructionniste, vraiment moderne et efficace. Faire connaître et reconnaître le nouveau courant de la Pédagogie Explicite.
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samedi 24 décembre 2022
lundi 12 décembre 2022
Le niveau des professeurs des écoles en chute libre
Source : Valeurs Actuelles
Des professeurs des écoles « incultes » ?
C’est le jugement sévère qu’émet le jury des professeurs des écoles à la suite
de la publication des résultats du concours validant le recrutement des
enseignants du primaire. Ainsi, Marianne se fait l’écho, le 9 décembre,
des nombreux recteurs d’académie qui déplorent une baisse généralisée du niveau
des professeurs des écoles.
Dans leurs rapports, les correcteurs dénoncent le manque inquiétant de manque
de culture générale des candidats ainsi que leurs nombreuses lacunes en
orthographe, mathématiques, ou l’utilisation fréquente de références
douteuses. « Très peu de candidats citent des sources qui
permettraient de démontrer une culture personnelle, déplore le rapport
de l’académie de Lille. Certains le font en se trompant d’auteur, en
citant une émission de télé-réalité ou des dessins animés de Disney. Une petite
minorité est en mesure de citer quelques lectures personnelles. »
Les correcteurs s’étonnent également « du manque de maîtrise de la
langue française », relevant « énormément d’erreurs orthographiques,
des fautes de syntaxe et des expressions familières », indique le même
rapport. « La ponctuation est absente de certaines copies, les
virgules, d’une manière générale, sont peu utilisées. » Marianne
cite ainsi l’exemple du mot “chancelant”, que « très
peu de candidats » sont en mesure de définir et d’utiliser à bon
escient, « au grand étonnement des correcteurs, puisque le contexte
était fortement aidant ».
La majorité des candidats de l’académie de Lille relient cet adjectif (qui
signifie “vacillant”) au radical “chance” ou “chant”. Pour sa part, le jury de
Besançon fustige « les mots familiers tels que “cool” », qui
« n’ont pas lieu d’apparaître dans une copie de concours qui vise à
recruter de futurs experts qui auront en charge d’enseigner la langue française
aux plus jeunes élèves ».
Dans la cité phocéenne, les candidats obtiennent une moyenne générale de 1,84
sur 4 pour la partie « lexique et compréhension lexicale ».
Dans une note consultée par Marianne, le jury explique que « le
point faible des candidats demeure le lexique. Cela avait déjà été observé
l’année dernière, mais le constat est à nouveau alarmant cette année, en
atteste la moyenne obtenue à cette partie ». Les correcteurs se
montrent très sévères et fustigent « l’inculture littéraire et
artistique de nombre de candidats ».
Alors que la France fait mine de vouloir se réindustrialiser, la maîtrise des
mathématiques par les candidats est quelque peu… chancelante. Le jury de
Besançon note même que « le nombre de copies affichant des non-réponses
est en nette augmentation », alors que le sujet est jugé « accessible »
et que les « formules de calcul sont données ». Les
résultats médiocres des aspirants professeurs interrogent les correcteurs « sur
la qualité de maîtrise par les candidats des contenus des programmes de
l’épreuve et des notions mathématiques convoquées ».
Des relâchements dans la maîtrise de la langue se font également sentir,
puisque « des expressions familières, une grande impropriété lexicale,
une langue pauvre, au lexique répétitif et sans pertinence, ainsi qu’une
mauvaise orthographe » parsèment les copies de mathématiques.
L’académie de Strasbourg note ainsi que de « très nombreux candidats ne
connaissent pas la définition d’un nombre décimal ».
mercredi 26 octobre 2022
Livre : L'envers de l'école inclusive (Magali Jeancler)
L’une des évolutions importantes de la politique scolaire est ce que l’on appelle « l’école inclusive », c’est-à-dire l’intégration dans les classes normales d’enfants souffrant de handicaps divers, autrefois confiés aux classes ou institutions spécialisées. Noble idée, mais dont la mise en œuvre ne va pas sans soulever de considérables problèmes. Magali Jeancler, professeure des écoles, a acquis, au fil des années, une expérience fournie des difficultés auxquelles se heurte cette démarche d’inclusion. Elle les expose dans ce livre, en mêlant témoignage et analyse, avec un souci d’humanité servi par une langue limpide, qui rend son texte poignant. C’est une plongée dans la boîte noire qu’est devenue l’institution scolaire qui laisse le lecteur sur une impression de vertige, tant il montre combien nous sommes ignorants des réalités d’un univers que nous pensions familier.
samedi 8 octobre 2022
[Entretien] Jean-François Braunstein : “Le wokisme est une attaque délibérée contre toutes les valeurs des Lumières”
Source : Valeurs Actuelles, n° 4479
L’INCORRECT
[Entretien] Jean-François Braunstein : “Le wokisme est
une attaque délibérée contre toutes les valeurs des Lumières”
Venue des États-Unis, une idéologie hostile à la
science cherche à s'imposer, alerte Jean-François Braunstein. Entretien.
Par Anne-Laure
Debaecker
Iel est là-bas, je vais lea chercher, «
les mathsrationalité » veut tout emporter sur son passage et «
l’idéologie woke n’est pas qu’un snobisme passager et sans
conséquences », avertit Jean-François Braunstein dans un essai fouillé
et très clair. Le philosophe, essayiste et professeur émérite de philosophie à
l’université Panthéon-Sorbonne, analyse comment une idée devenue dogme séduit
universitaires et penseurs. Il révèle une terrible déconstruction de la pensée
sous prétexte de justice sociale, à travers la théorie du genre et la théorie
critique de la race. L’intellectuel, mis à l’index pour ses prises de position,
s’appuie sur de nombreux textes et thèses pour dénoncer un endoctrinement qui
fait rompre avec le réel. Un ouvrage essentiel.
Valeurs
actuelles. Au mois d’août, une affiche du Planning familial représentant
deux hommes en couple dont un “enceint” suscitait la polémique. Qu’en
pensez-vous ?
Jean-François Braunstein. Le Planning familial était une
institution dédiée à la lutte pour l’avortement et la contraception. Or, prise
en main par des militants radicaux, elle est devenue une officine woke en
prétendant que les genres sont interchangeables. Outre cette affiche, le
Planning familial a publié un “lexique” hallucinant expliquant, par exemple,
que le pénis n’est pas un organe masculin.
Ce qui
est inquiétant, c’est que la ministre déléguée chargée de l’Égalité
entre les femmes et les hommes ait soutenu le Planning familial, sous prétexte
que refuser l’affirmation selon laquelle un homme peut être enceint est
transphobe, alors qu’il s’agit du b.a.-ba de la réalité biologique. Ce qui est
également préoccupant est que le Planning familial fait partie des associations
habilitées à intervenir dans les écoles pour des formations sur la sexualité et
risque d’y diffuser ces idées absurdes. Avec cette affiche, on a le résumé de
la théorie du genre, cette volonté de substituer à la réalité biologique une
réalité fondée sur les seules consciences. Si je suis une femme mais que je
décide d’être un homme, alors je le suis et tout le monde doit faire comme si
je l’étais. C’est très destructeur car cela suppose qu’on nie la biologie et
qu’on efface le monde réel.
Pourquoi
la théorie du genre est-elle au cœur de la pensée woke ?
D’abord, parce que c’est la première à être apparue et qu’elle sert de modèle
aux autres théories woke. Ensuite, parce qu’elle a une visée
universelle : elle peut être exportée dans tous les pays, dès lors que l’on y
distingue les hommes et les femmes, alors que la théorie critique de la race ou
la théorie décoloniale ne valent que pour des pays concernés par ces questions.
Plus
profondément, ce qui séduit dans la théorie du genre,
c’est la promesse d’une émancipation ultime, celle du corps. Ce qui compte
essentiellement est la conscience : on peut décider qu’elle est dans le mauvais
corps et qu’il faut donc changer le corps plutôt que la conscience. Le corps
est considéré comme négligeable, comme dans la gnose, cette hérésie chrétienne
du IIe siècle qui estimait que le corps, c’est le mal dont il faut se libérer.
On retrouve ici certains traits du transhumanisme contemporain qui pense que le
corps est de la “viande” et qu’il est urgent que la conscience s’en débarrasse.
On entre ainsi dans un monde d’illusion auquel il nous est demandé d’adhérer.
Si cela peut se concevoir pour des adultes consentants, il n’est pas admissible
que l’on demande à des enfants d’aller contre le témoignage des sens et le
langage, en nommant homme celui qui est femme ou inversement.
Ce qui
est particulièrement inquiétant est que ce monde d’illusion généré par la théorie du genre colle parfaitement avec le monde virtuel de l’Internet, où l’on peut changer
d’identité d’un simple clic. Le Covid a d’ailleurs accentué cette perte de
contact avec la réalité. Et le business model cynique des
Gafam vise à proposer le monde virtuel du metaverse à tous
ceux qui ont des “vies pauvres, tristes et sans intérêt”, en réservant le
“privilège de réalité” aux élites.
Il y
a un paradoxe dans le “wokisme” : la théorie du genre veut faire primer la
culture sur la nature, or la théorie de la race se focalise sur un élément de
la nature, la couleur de peau. Comment expliquer cette incohérence ?
C’est effectivement étonnant
car, suivant la logique de la théorie
du genre, on devrait pouvoir se déclarer
d’une autre race comme on se
déclare d’un autre sexe. Mais ce
changement-là est
inacceptable car, pour les wokes,
le fait d’être noir est la victimisation ultime. Un Blanc qui voudrait être
noir, comme dans l’affaire Rachel Dolezal, c’est selon eux une plaisanterie
indigne. De plus, alors que le changement de genre est individuel, le
changement de race conduirait à remettre en question non pas seulement un
individu, mais une race opprimée.
Vous
évoquez des aspects religieux et mystiques. Pourquoi choisir le terme de
religion pour parler du wokisme, notamment dans le titre de votre essai ?
Le terme “religion” s’est imposé à moi face à l’enthousiasme et à l’exaltation
des wokes, dans les universités notamment. Leur prosélytisme, leur
refus de l’argumentation, leur rejet des “impurs” m’ont rappelé les aspects les
plus négatifs d’une religion. Les wokes, c’est-à-dire les
“éveillés”, ont le sentiment de voir du jour au lendemain le monde autrement,
et de détenir une nouvelle vérité qui périme toutes les vieilles croyances.
Je ne
comprenais pas que des collègues
érudits et cultivés aient pu, du jour au lendemain,
professer que les mathématiques sont racistes et virilistes ou que la biologie
n’est pas une science. Je crois avoir trouvé une explication dans la formule
fameuse de Tertullien, Père de l’Église du IIIe siècle : « Je crois
parce que c’est absurde. » Le wokisme, en professant des idées
absurdes, tient lieu de nouvelle croyance dans un monde où les religions
traditionnelles ont disparu.
Empreint
de puritanisme, de manichéisme, serait-ce une forme de protestantisme ?
Le wokisme évoque en effet les “réveils religieux” protestants américains des XVIIIe et XIXe
siècles, qui portent un regard très pessimiste sur un monde dominé par le mal.
Chez les wokes, l’équivalent du péché originel est le
“privilège blanc”, mais c’est un péché sans pardon possible. Il n’est pas
possible d’effacer la “blanchité”, on peut juste devenir “moins blanc”. De
fait, tous les auteurs de la théorie critique de la race sont très pessimistes,
notamment Ibram X. Kendi qui compare le racisme à un cancer qu’on ne peut
espérer guérir. Le wokisme ressemble aussi aux sectes protestantes américaines
par ses grandes cérémonies pénitentielles où les hommes blancs s’agenouillent
ou lavent les pieds d’hommes noirs. La mort de George Floyd a quelquefois été
décrite comme une passion analogue à celle du Christ…
Quel
rôle joue la science dans le wokisme ?
La pensée woke est largement hostile à la science. La
théorie du genre est la première à s’en prendre à la science biologique, qui
serait paternaliste et sexiste. On en revient à Lyssenko, en Union soviétique,
qui estimait qu’il y avait une “science bourgeoise” et une “science
prolétarienne”. Quant aux mathématiques, elles sont accusées d’être virilistes
et racistes. Un grand mathématicien américain d’origine roumaine, Sergiu
Klainerman, juge l’idéologie woke plus nuisible que le
communisme qui laissait les mathématiciens travailler en paix.
Les wokes développent
même une critique radicale de la connaissance scientifique, l’“épistémologie du
point de vue”. Selon cette philosophie des sciences, il n’y a pas de
connaissance objective, tout savoir est “situé” et dépend de conditions de
race, de genre ou de classe. On ne peut donc espérer accéder à la vérité. Ils
critiquent toutes les valeurs des Lumières, comme l’idée d’une humanité
abstraite, d’un individu autonome et d’un progrès de la connaissance.
Dans
les universités, les
disciplines traditionnelles sont remplacées par des “études” de genre, de race,
etc. qui se caractérisent par leur unanimisme et leur refus de toute pensée
dissidente. Ainsi, si l’on est biologiste et que l’on pense que les sexes
existent, on ne pourra pas enseigner dans un département d’études de genre.
Comme l’a dit Bret Weinstein, professeur de biologie américain, qui fut le seul
à s’opposer à l’emprise woke dans son université d’Evergreen,
l’Université ne vise plus alors à transmettre le savoir et à apprendre à penser
librement, mais à “blanchir des idées” : en faisant transiter des idées
absurdes par l’Université, on leur donne une caution et une légitimité.
Ainsi,
vous expliquez que la particularité et la force de cette religion sont qu’elle
vient de l’Université…
C’est en effet la première fois qu’une religion naît dans les
universités. L’Université du XIXe siècle était fondée sur les Lumières et sur
la critique rationnelle. Elle proposait une approche rationnelle de tous les
phénomènes et pouvait nous mettre en garde contre des religions aberrantes,
comme la religion woke, qui est une attaque délibérée contre toutes
les valeurs des Lumières, notamment le rationalisme. Le problème tient à ce
que, dans la mesure où cette religion woke est née au sein des
universités, on voit mal d’où pourront venir les critiques.
Peut-on
considérer que cette pensée woke est une pensée élitaire, un
délire d’intellectuels ?
C’est une religion des élites, venue des universités américaines de l’Ivy
League, qui est devenue aujourd’hui la religion des grandes entreprises, des
médias et des Gafam, notamment avec leurs politiques de “diversité, équité,
inclusion”. Le psychologue Rob Henderson explique le caractère élitaire du
wokisme : alors qu’à l’ère de la consommation de masse la détention d’objets de
luxe se répand, le moyen de se distinguer, pour les gens les plus favorisés,
est d’afficher des “croyances de luxe”, croyances déconnectées ou absurdes. Il
faut, par exemple, vivre dans des quartiers ultra-sécurisés et ne jamais
prendre les transports en commun pour parler de “définancer la police”, comme
le font les wokes.
Les
contestataires sont là, d’autant que les personnes de couleur et les femmes
sont les perdantes du wokisme…
Beaucoup d’écrivains ou d’universitaires noirs américains, comme Thomas Chatterton
Williams ou John McWhorter, sont les premiers critiques du wokisme, car ils
n’acceptent pas d’être traités comme de simples victimes du racisme. Ils
veulent être reconnus comme des individus, qui ne sont pas le simple résultat
de persécutions qu’ils ont subies, ou n’ont pas subies. Ils refusent que l’on
enseigne à leurs enfants qu’ils sont des victimes alors qu’eux-mêmes sont la
preuve du contraire. Je cite ce parent d’élève de couleur qui s’insurge que
l’on enseigne à son fils qu’il est une victime alors que lui-même ne l’est en
aucun cas. Les femmes aussi, en premier lieu les lesbiennes, sont de plus en
plus effacées par les militants transgenres qui veulent imposer leur nouveau
vocabulaire où l’on ne parle plus de “femmes enceintes” mais de “personnes
enceintes”. Le mot “femme” devient un mot que l’on efface progressivement et
que l’on ne sait plus définir, comme cette juge de la Cour suprême américaine
qui n’a pas voulu lui donner de définition, arguant qu’elle n’était pas
biologiste.
«
Cette folie communautariste […] pourrait paradoxalement
laisser un espoir de sortie de cette course à la victimisation et au communautarisme
» : pourquoi ? Comment lutter ?
D’une certaine manière, toutes ces revendications communautaires peuvent être
appelées à se contredire. Il y a déjà des conflits entre décoloniaux de
diverses origines, entre lesbiennes et trans… Mais le véritable espoir serait
que les “gens ordinaires”, comme dirait Orwell, se rendent compte de la folie
ambiante et s’efforcent de réagir rapidement.
La
menace est insidieuse mais elle est réelle
et d’envergure. Nous ne
sommes pas près d’être débarrassés de
la religion woke.
Elle se déploie grâce à nos lâchetés et nos dénis, il est temps de retrouver
notre courage et de lui dire non.
La Religion woke, de Jean-François
Braunstein, Grasset, 288 pages, 20,90 €.
samedi 27 août 2022
Quelle est la meilleure méthode pour enseigner ?
Existe-t-il une meilleure méthode pédagogique pour aider les
élèves à apprendre ? Et si oui, laquelle ? Une réponse importante à cette
question nous vient de l’Américain Siegfried Engelmann. Il a développé une
méthode appelée "Instruction directe", qui s’est avérée supérieure
aux autres lors d’une étude longitudinale menée aux États-Unis pendant dix ans
sur 200 000 élèves. Et pourtant cette méthode n’a jamais été adoptée dans les
écoles du Québec. Pourquoi ?
dimanche 17 juillet 2022
Inclusion des enfants handicapés dans les classes ordinaires
Il y a quinze ans, l'Autriche nous a donné l'exemple de ce que deviennent dans la réalité les bons sentiments affichés pour justifier l'inclusion des enfants handicapés dans les classes ordinaires.
Extrait d'un article paru dans le Monde de l'éducation (février 2007) :
Ce climat et ses effets bénéfiques n'ont malheureusement pas résisté à la généralisation. Devenue loi après avoir été projet pilote, l'intégration des enfants handicapés a été victime de son succès auprès des familles, l'engouement ne bénéficiant pas des moyens financiers adéquats. D'où le regret émis par la présidente de la fédération des parents d'élèves, Ilse Schmid, pour qui la loi « équivaut parfois à une simple présence physique des enfants handicapés dans les classes ».
Les enseignants ont une vision encore plus pessimiste. « Aujourd'hui, nous arrivons à des situations extrêmes. Certains enseignants se retrouvent seuls dans des classes de 30 élèves avec 5 ou 6 handicapés. Plus personne ne tire parti de cette intégration. Ni les enfants handicapés, qui ne peuvent plus être stimulés, ni les autres, qui finissent par souffrir d'un retard dans leur programme scolaire », dénonce Martin Wiedmann, président du syndicat enseignant GÖD.
Herbert Buchebner, inspecteur de l'éducation spécialisée, reconnaît qu'il ne dispose pas du budget nécessaire pour mettre en œuvre cette politique d'intégration. « La faute en est au coefficient de dotation en enseignants spécialisés, non pas indexé sur le nombre d'enfants handicapés mais sur le chiffre global d'élèves. Le paradoxe est que nous conjuguons une baisse de la natalité avec une hausse des dépistages précoces des handicaps. »
Il en est de même pour la prise en charge des soins qui diffère selon les communes. « Il arrive que les enseignants doivent eux-mêmes procéder aux soins d'hygiène, une situation plus que délicate quand les enfants ont des sondes ! », fustige le représentant syndical rappelant que l'âge moyen des enseignants autrichiens est de... 50 ans.
jeudi 9 juin 2022
Éric Zemmour : « Ma lettre aux parents français »
Source : Figaro Vox
En fin d'après-midi,
votre enfant rentre de l'école. Vous lui demandez ce qu'il a appris pendant la
journée. Et voici ce qu'il vous répond…
« J'ai appris que la France est un pays raciste, colonialiste et islamophobe. C'est un pays qui était autrefois dirigé par des rois catholiques qui étaient des dictateurs. Heureusement, la Révolution leur a coupé la tête. Mais, depuis, les réactionnaires et les extrêmes tentent d'empêcher le progrès. J'ai appris que la chasse, la consommation de viande et toutes les traditions paysannes doivent être interdites pour être remplacées par des éoliennes. J'ai appris que la prospérité est une mauvaise chose, et qu'il faut abolir le commerce pour sauver la planète. J'ai appris que les riches sont coupables de tout. La France est un pays où les patrons réduisent leurs salariés en esclavage. J'ai appris que l'islam est autant une religion française que le christianisme, et que ce sont les parents des immigrés qui se sont battus pour la France en 1914 et l'ont reconstruite après 1945. J'ai appris que les femmes sont les victimes des hommes, qui sont tous des violeurs. J'ai aussi appris que je peux changer de sexe si je veux, parce qu'on ne naît ni fille, ni garçon. »
Vous savez que j'exagère
à peine, hélas ! L'enfant que je vous décris, c'est parfois votre enfant. Il
croit à toutes ces folies depuis que les idéologues de gauche ont pris le
pouvoir dans l'Éducation nationale il y a trente ans. Il y croira encore
davantage avec la nomination de Pap Ndiaye au poste de ministre de l'Éducation
nationale.
Disons les choses
clairement : l'enfant, le vrai, est apolitique. Dieu merci, il s'occupe de
sujets enfantins, et il laisse les grands débats aux grandes personnes. Mais
cet enfant-là, le vôtre, la gauche n'en veut pas. Elle veut des enfants
politisés, robotisés, fanatisés, de petits révolutionnaires comme il y en eut
sous tous les régimes totalitaires, aux cerveaux lavés par l'idéologie, des
enfants pessimistes, revanchards, prêts à dénoncer leurs parents s'ils ne se
soumettent pas à la pensée obligatoire. La gauche veut que vos enfants soient
des militants de gauche, voire même d'extrême gauche, des militants
antiracistes, immigrationnistes, des écologistes radicaux, “gender fluid” et
furieusement anti-Français. Si vos enfants deviennent tout cela, ils ne seront
plus vos enfants, et ils ne seront plus des enfants.
D'innombrables parents
d'élèves me confient leurs angoisses face à l'enseignement destructeur imposé à
leurs enfants. Cette éducation destructrice ne s'opère pas seulement à votre
insu : elle se déploie également en opposition à votre famille tout entière,
car la gauche hait les liens traditionnels, et elle hait par-dessus tout le
plus profond, le plus beau, le plus indispensable de tous : le lien parental et
filial. C'est donc à la fois contre votre enfant, contre vous, et contre les
relations qui vous unissent, qu'elle mène une lutte sans pitié. La classe
politique laisse faire. Pire : dans son immense majorité, elle applaudit et
elle encourage cet endoctrinement de ce que vous avez de plus cher, la prunelle
de vos yeux, la chair de votre chair, votre raison de vivre, de travailler et
d'espérer : vos enfants. En s'attaquant à leurs âmes, elle s'attaque aux
vôtres.
Les deux architectes de
cette vaste démolition sont aujourd'hui Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron.
Le premier est pressé, il veut tout détruire. Le second est un peu plus
patient, il déconstruit. Mais les deux utilisent la même technique :
lobotomiser l'enfance française. La nomination de Pap Ndiaye au poste de
ministre de l'Éducation nationale en est une preuve terrible. Cet idéologue ne
fera aucune concession à vos idées, votre histoire personnelle et nationale. Il
va injecter à vos enfants une dose massive de délires gauchistes. Et ne croyez
pas que vous réussirez aisément à faire barrage à ce scandale : pendant leur
scolarité, les enfants passent bien plus de temps avec leurs professeurs
qu'avec leurs parents. Les dégâts psychologiques, culturels et anthropologiques
peuvent être irréparables. Vous ne pouvez pas laisser faire. Vous ne devez pas
laisser faire. Refusez en bloc, sans la moindre, négociation, sans jamais
reculer d'un pas, que votre descendance descende dans ces enfers. Si je suis
élu, ma première proposition de loi visera à interdire l'accès de nos écoles à
ces idéologues.
Comment faire ? Comment
résister ? Comment se lever et tenir bon, face à ce tsunami de mensonges
déguisés en savoir ? Si je suis élu, ma première proposition de loi visera à
interdire l'accès de nos écoles à ces idéologues. Alors, votez pour la vérité.
Votez pour vous et pour vos enfants. Les 550 candidats de Reconquête sont les
seuls à livrer cette bataille en votre nom, dans cette campagne électorale, et
bientôt à l'Assemblée. Vous pouvez compter sur notre indépendance d'esprit,
notre insolence, notre colère et notre espérance, pour porter haut et fort votre
exigence de respect. Nous incarnerons votre combativité. Nous serons les
avocats de vos enfants. Nous monterons en première ligne, pendant les cinq
années de notre mandat, pour libérer vos fils et vos filles des griffes de la
gauche.