Je vous présente tous mes vœux les meilleurs pour cette
nouvelle année.
Les pratiques efficaces de l’Enseignement Explicite progressent et s’implantent peu à peu
dans les écoles francophones. De plus en plus d’enseignants ont la volonté de
devenir de véritables professionnels soucieux de la qualité et de la maîtrise
de leur pratique quotidienne en classe. Ils abandonnent alors les méthodes
constructivistes inefficaces apprises en formation et se tournent vers les
pratiques explicites, dont l'efficacité est solidement démontrée par les
données probantes de la recherche la plus récente. Cela explique le nombre
considérable de visites que nous constatons sur le site Form@PEx.
Adopter l’Enseignement Explicite signifie se sentir bien
dans son métier, avec une bonne estime de soi professionnelle. Les élèves
apprennent et réussissent, les parents sont étonnés et ravis de voir leurs
enfants prendre enfin goût à l’école et aux apprentissages, et la hiérarchie ne
peut que s’incliner devant les résultats obtenus en classe et par une aussi
bonne connaissance des techniques de l’action pédagogique efficace.
Mais le combat pour une École efficace et moderne est loin
d’être terminé. Les partisans du constructivisme ont toujours la mainmise sur
la technostructure du ministère de l’Éducation nationale. Depuis sa prise de
fonction, le ministre Blanquer se heurte à leurs intérêts et ne parvient
toujours pas à les déboulonner de leurs prérogatives. Les pratiques
constructivistes sont toujours prédominantes en formation et louées dans les
médias. Et ce, malgré la déconfiture scolaire qu’elles ont provoquée ces
quarante dernières années. Les croyances obsolètes de cette “École nouvelle”
vieille d’un siècle sont toujours vivaces et soutenues.
Pourtant, il devient évident pour tout le monde que le constructivisme
pédagogique se noie dans son désastre. Aussi ses partisans cherchent des bouées
de tous les côtés en appelant cela des “innovations”. Notamment - pour ce qui
nous concerne - en bricolant une contrefaçon d’Explicite sans le moindre rapport
avec le modèle initial donné par Rosenshine puis par Gauthier,
Bissonnette et Richard.
Sous couvert d’enseigner “plus explicitement” (sic), on continue
de promouvoir des pratiques pédagogiques restant foncièrement constructivistes,
absconses et inefficaces. Ajoutons, pour être complet, qu’il n’y a qu’en France
que cette tentative de récupération grotesque a lieu. Dans le monde entier, quand
la littérature scientifique parle d’Enseignement Explicite, c’est strictement
celui, originel, de Rosenshine.
Aussi nous voilà désormais contraints de dénoncer ces
contrefaçons ineptes. Ce qui nous vaut en retour des propos très agressifs et malveillants.
Ainsi, si nous exprimons notre désaccord à propos de ces malversations, c’est parce
que nous serions intolérants ! Un comble puisque que le constructivisme
pédagogique reste hégémonique et que ses bruyants partisans ne sont plus que des croyants
cramponnés à leurs certitudes idéologiques dénuées de toute base scientifique.
Nous constatons chaque fois que les données probantes,
massives et récentes, ne peuvent hélas rien contre la tradition, les croyances
et l’idéologie. Le problème n’est pas dans les données probantes, il est dans
le refus de les admettre. Et ce, pour le plus grand malheur de notre École, de
nos élèves, de notre métier et finalement de notre pays.
Nous restons vigilants et nous continuons à dénoncer sans
faiblir toutes les escroqueries au fur et à mesure qu’elles apparaissent ! Et, malheureusement,
ce ne sont pas les charlatans qui manquent en matière de pédagogie…
En 2020, il nous faudra poursuivre notre marche vers un
enseignement de qualité, moderne et instructionniste. Le but est de parvenir à
la mise en œuvre de l’Enseignement Explicite dans le plus grand nombre de
classes possible.
Nos amis canadiens nous ont réservé un accueil très
chaleureux lors de notre participation au Symposium sur l’Enseignement
Explicite qui s’est tenu à Montréal en avril dernier. Clermont Gauthier et Mario Richard
sont toujours très actifs, ainsi que Steve Bissonnette qui se déplace très souvent pour
offrir des conférences passionnantes entraînant l'adhésion d'un public nombreux
d'enseignants.
En Belgique, des chercheurs et des enseignants de terrain
mettent en ligne des sites et des blogs d'un très grand intérêt. Je vous
recommande le blog passionnant de Didier Goudeseune : Par temps clair. Je salue aussi
nos amis de l’université de Mons, dont Marie Bocquillon que nous avons
rencontrée à Montréal. Ils font un travail dont vous pouvez juger la grande
qualité sur un site tout simplement appelé L’enseignement explicite.
En Suisse, c’est le calme plat depuis la votation d’École
2010 et sa tentative ratée d’introduire l’Explicite dans les écoles du canton
de Vaud. Celles-ci continuent depuis avec les pratiques constructivistes et le
cortège d’échecs qu’elles entraînent. Les pratiques efficaces de l’Enseignement
Explicite restant réservées aux écoles privées haut de gamme.
Quant à la France, l'événement majeur a été la soutenance de thèse de Céline Guilmois à l'université des Antilles. Ce travail démontre sans conteste la supériorité d'un enseignement explicite sur les pratiques constructivistes. Par ailleurs, les réseaux sociaux comptent de plus en
plus d’enseignants intéressés par l’Explicite, surtout au Secondaire. Mais les
débats sont très souvent pollués par les interventions acrimonieuses des
militants constructivistes. Ces disputes sans fin, qui frisent le harcèlement, donnent l’impression que nous
faisons du surplace. De surcroît, nous n’avons pas la force de frappe qu’ont les
groupuscules constructivistes avec leurs accointances, leurs sites et leurs colloques largement subventionnés (alors que nous maintenons Form@PEx à nos
frais depuis 2010). Les espoirs que nous avions mis dans le ministre
Jean-Michel Blanquer ne se sont pas réalisés. De fait, l’Explicite reste
marginal, ignoré, incompris ou dénaturé dans notre pays.
Pour autant, je ne perds pas espoir car la vie m’a appris
que les combats sont gagnés par ceux qui n’abandonnent jamais…
Bonne année 2020 à tous !