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vendredi 15 novembre 2013

Les loupés de l'apprentissage de la lecture


Une très intéressante étude vient de paraître sur l’effet-manuel dans l’apprentissage de la lecture au CP. Cet effet est décrit comme « considérable », selon le titre même du rapport de recherche.

Les conclusions tirées de ce travail rejoignent très exactement ce que les chercheurs en enseignement explicite ne cessent de dire, sur la base des travaux essentiellement menés en Amérique du Nord.




Mais voici ce que, par ailleurs, nous apprenons :

« L’enquête porte sur les milieux populaires, où l’échec scolaire est le plus élevé. Un sondage préalable a permis de déterminer les dispositifs d’apprentissage utilisés dans 215 classes de CP des établissements en “réseau éclair” (la partie la plus vulnérable des anciennes ZEP) de Paris et la petite couronne (92, 93, 94). On peut distinguer trois cas de figures :
- 77 % des enseignants ont adopté l’un des 23 manuels de la méthode mixte recensés dans le sondage ( À l’École des albums ; Abracadalire ; Bulle ; Chut ! je lis ; Fabulire ; Gaffi ; Grand large ; Je lis avec Dagobert ; Je lis avec Mona ; Justine ; Lecture tout terrain ; Max, Jules et leurs copains ; Mika ; Mots d’école ; Pas à page ; Patati patata ; Pour réussir mon apprentissage de la lecture ; Que d’histoires ; Ratus ; Ribambelle ; Rue des contes ; Taoki ; Un monde à lire) ;
- 19 % des enseignants « bricolent » leurs propres supports (outils personnels, travail sur fiches et sur textes) ou combinent l’usage de deux manuels différents ;
- 4 % des enseignants ont adopté la méthode syllabique, que beaucoup d’entre eux jugent trop rébarbative pour des publics populaires (manuels utilisés : Léo et Léa ; et Je lis, j’écris. Un apprentissage culturel et moderne de la lecture). »

Donc près de 80 % des enseignants utilisent une méthode à départ global et près de 20 % font du bricolage ! Que reste-t-il pour les méthodes efficaces phono-alphabétiques ? Pratiquement rien…

Et l’on s’étonne que les élèves des quartiers défavorisés connaissent autant de difficultés scolaires ?

La lecture est la base d’une scolarité réussie. Il faut donc mettre le paquet sur un apprentissage réussi grâce à des méthodes efficaces. Quel ministre, quel recteur, quel DASEN, quel IEN le rappellera à des enseignants dont, selon les termes mêmes de ce rapport, « la culture professionnelle (…) reste aujourd’hui fortement marquée par la thématique de la rénovation pédagogique des années 1970/80 », c’est-à-dire par les démarches inefficaces du constructivisme.

Quarante années d’errances auxquelles il faudrait avoir le courage de mettre un terme au plus tôt !


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