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jeudi 11 avril 2013

La nébuleuse de SOS-Éducation

« SOS-Éducation n'entend nullement remettre l'École publique sur les rails. En créant la confusion dans l'esprit des parents, en les dressant contre les professeurs, elle orchestre, en réalité, sa destruction dans le seul but d'imposer sa propre “solution” : le démantèlement de l'Éducation nationale au profit d'écoles privées financées par le “chèque éducation”. »




Pour en savoir plus sur SOS-Éducation et ses satellites, voir cet article.

Voir ce que j'en pense dans le commentaire de ce livre.

Rappelons aussi que SOS-Éducation avait traîné en justice les associations Reconstruire l'école et Sauver Les Lettres pour “injure et diffamation”, suite à un communiqué de presse commun paru le 24 octobre 2006 et intitulé La défense des savoirs ne passe pas par SOS-Éducation (reproduit en bas de cet article). En novembre 2008, ces deux associations bien connue pour leur engagement en faveur d'une école publique de qualité étaient relaxées. Mais SOS-Éducation poursuivant sa vindicte fit appel de ce jugement, avant de se faire débouter de l'intégralité de ses demandes en juillet 2009 . Voir le dossier sur le site de SLL.

Voici la liste des sites de SOS-Éducation, émanant ou ayant des connexions avec SOS-Éducation. Comme la nébuleuse est particulièrement opaque, il est possible que certains sites qui mériteraient de figurer dans cette liste soient absents. Merci de me les signaler.

Bien entendu, je laisse le soin aux curieux de chercher par eux-mêmes les liens Internet des sites ci-dessous indiqués.


Sites directement liés à SOS-Éducation :
Le site SOS-Éducation
Le blog SOS-Éducation
La chaîne YouTube de SOS-Éducation
Compte Facebook de SOS-Éducation 
Compte Twitter de SOS-Éducation

Sites émanant de SOS-Éducation :
[Par ordre alphabétique]
- Blog de la liberté scolaire : Anne Coffinier (Fondation pour l’école).
- Créer son école : Pour créer des écoles dépendant de SOS-Éducation.
- Fondation pour l’école : Favorable aux écoles hors-contrat : « Susciter un renouveau éducatif en France en concourant à l’essor d’établissements scolaires libres, ne bénéficiant pas, en l’état actuel du droit, du soutien financier direct de l’État. »
- Institut Libre de Formation des Maîtres : Créé par la Fondation pour l’école pour former les enseignants des écoles de SOS-Éducation.

Sites en connexion avec SOS-Éducation :
[Par ordre alphabétique]
- Enseignement et Liberté : Anne Coffinier est administratrice.
- La Librairie des écoles : Fondée en 2007, cette maison d’édition de manuels scolaires se dit indépendante de SOS-Éducation. Remarquons toutefois qu’elle est dirigée par Jean Nemo qui est le fils du philosophe libéral Philippe Nemo, référence intellectuelle de SOS-Éducation. En décembre 2007, SOS-Éducation lance une campagne pour des manuels scolaires “de qualité”... édités par la Librairie des écoles (voir le numéro 3 de La lettre de SOS-Éducation). En juillet 2008, la Librairie des écoles reçoit un prix pour « l’excellence éducative » décerné par SOS-Éducation (voir le numéro 5 de La lettre de  SOS-Éducation) grâce à un généreux donateur, Saud Bahwan, un marchand d’automobiles du sultanat d’Oman ! Depuis, le parrainage de SOS-Éducation est soigneusement dissimulé : il s'agit de vendre des manuels aux instituteurs crédules du service public. Pour ce faire, la Librairie des écoles est devenue en 2010 une filiale des éditions Magnard : un paravent utile pour faire oublier ses origines et ses liens avec SOS-Éducation. Se revendiquer de Magnard permet de passer pour une maison d'édition “normale”, sans liens militants douteux. Mais, en cherchant bien, il reste encore - ce jour - un pavé publicitaire pour La Librairie des écoles en page d’accueil du site Créer son école. Je le reproduis ci-dessous avant qu'il ne soit à son tour escamoté.  



- Lire-Écrire : Se veut un lieu de « soutien pédagogique des familles », dans le sens le plus traditionnel du terme.
- OIDEL : Organisation internationale pour le droit à l’éducation, «  collabore avec de nombreux experts et intervient auprès des organisations internationales et des gouvernements dans le but de promouvoir le droit à l'éducation et la liberté d'enseignement. » Bref : le lobby de l'enseignement privé...
- Permis de lire : « Collectif pour un enseignement efficace de la lecture » ayant embrigadé Marc-Olivier Sephiha et Marc Le Bris.
Pratiques pédagogiques : Site satellite de Lire-Écrire pour faire connaître les “bonnes pratiques”. Celles-ci se réclament de l'enseignement explicite bien qu'elles soient de fait très traditionnelles, selon la tactique de SOS-Éducation qui donne un air “moderne” à l'enseignement traditionnel qu'il prône en l'appelant “explicite” par abus de langage. Certains instituteurs qui apparaissent dans ce site sont des anciens du GRIP-SLECC, aujourd'hui membres de Trans-Maître, ce qui les amène à collaborer également avec d'autres officines de SOS-Éducation.
- Trans-Maître : Association créée à la suite d’une scission du GRIP ayant entraîné le départ d’instituteurs SLECC vers SOS-Éducation. Ce groupe est très lié à Lire-Écrire.
- Veille Éducation : Site de veille « sur l’école dans une perspective chrétienne » tenu par des anonymes qui ne tiennent pas à se démasquer et qui défendent âprement SOS-Éducation. [Ce site semble s'être sabordé en janvier 2014, ce qui n'est pas une grande perte.]


Après s'être longtemps réclamés du modèle traditionnel (voir illustration ci-dessus), certains de ces sites parlent maintenant de « pédagogies efficaces » ou de « pédagogie explicite et structurée ». Les partisans de l’école publique et laïque ne doivent pas se laisser abuser : il faut pertinemment savoir à quoi s'en tenir avec SOS-Éducation et ses affidés pour ne pas servir de compagnons de route ou, pire encore, d'idiots utiles.




Annexe :

Communiqué de presse du 24 octobre 2006


Ecole : la défense des savoirs ne passe pas par SOS-Education.


Les associations signataires de ce communiqué commun mènent depuis de longues années une lutte sans concessions pour un enseignement de qualité dans une école ouverte à tous. A l'heure où nos idées commencent à percer dans l'opinion, nous aimerions éviter que des mesures maladroites, émanant d'un ministère plus ou moins bien intentionné, aboutissent à des résultats contre-productifs. Nous ne tolérerons pas que notre combat soit dévoyé par le groupuscule malfaisant qui se cache sous l'étiquette de SOS-Education.

Nous rappelons d'abord qu'il convient de distinguer entre programmes et méthodes pédagogiques. Au-delà des querelles sur la lecture, nous préconisons une refonte totale des programmes depuis le primaire jusqu'au lycée, pour aboutir à des contenus d'enseignement riches, progressifs et cohérents, dans toutes les disciplines et sur l'ensemble de la scolarité. Un tel objectif suppose que soient fournies aux élèves les bases indispensables en français et en mathématiques. Nous exigeons d'abord le retour à un apprentissage systématique de la grammaire et de l'orthographe et l'abandon des "séquences" où tout se mélange et dont rien ne survit. Nous exigeons aussi que la littérature fasse l'objet d'un enseignement spécifique, fondé sur l'étude approfondie des œuvres au lieu de les subordonner à un inventaire techniciste de catégories prédéfinies. En mathématiques, l'école primaire doit apporter les bases du calcul et de la géométrie plane et la rigueur des démonstrations doit être réintroduite dès le collège. De plus, des filières clairement définies doivent être rétablies à partir de la seconde et les différents baccalauréats généraux donner à leurs lauréats les connaissances nécessaires pour accéder à l'enseignement supérieur. La terminale S ne doit plus être le refuge des meilleurs élèves, qu'ils se destinent ou non à des études scientifiques : les lettres, les mathématiques, les sciences expérimentales et les sciences sociales sont d'égale dignité et méritent le même traitement dans le cadre de baccalauréats profondément rénovés.

Dans le cadre de ces nouveaux programmes, la liberté pédagogique des professeurs doit être totale : ni le ministère, ni l'inspection n'ont à dicter leur loi en la matière, pas plus que les nouveaux "conseils pédagogiques". Cela étant, cette liberté ne peut s'exercer dans le vide : nous exigeons que les différentes méthodes d'apprentissage soient enseignées dans les IUFM d'une façon claire et non biaisée et que les manuels correspondants se trouvent dans tous les centres de documentation. Chaque professeur se déterminera ensuite, librement, en fonction des connaissances à transmettre, de sa propre expérience et de la réalité de ses classes. C'est sur la seule base des résultats obtenus que son travail devra être évalué par l'inspection.

Pour terminer, nous dénonçons avec la plus grande vigueur les méthodes et les objectifs de SOS-Education. Cette association a engrangé des moyens financiers considérables en copiant la recette d'"Avenir de la Culture", émanation française d'une secte internationale de catholiques intégristes, "Tradition-Famille-Propriété", qui fut mise au ban par l'épiscopat pour avoir voulu assassiner le pape Jean-Paul II, trop "laxiste" à son goût. Les 64000 adhérents dont se prévaut SOS-Education sont, pour la plupart, les victimes d'une opération de publipostage massif et ciblé : les premiers "dons" ont été recueillis auprès de grands-mères inquiètes de l'ignorance et de la "dépravation sexuelle" de la jeunesse. Une telle façon de procéder, bien décrite dans un rapport de l’Assemblée nationale à propos d’"Avenir de la culture", a vocation à multiplier géométriquement le produit des dons et permet à l’association de toucher un nombre toujours plus grand de parents. Sur la base d’affirmations tronquées ou mensongères, SOS-Éducation les invite alors à participer à de faux "référendums", lance des campagnes d'intimidation contre diverses maisons d'édition, exerce des pressions incessantes et de toutes natures auprès des pouvoirs publics, des élus, des responsables politiques, des journalistes et des familles conformément, là aussi, aux techniques déjà bien rodées d’"Avenir de la Culture". Se contentant de voler sur nos propres sites Internet des informations et des analyses qu'ils sont bien incapables de produire eux-mêmes et qu'ils déforment pour les adapter à leur mauvaise cause, les dirigeants de SOS-Education ambitionnent aujourd'hui de passer pour le fer de lance d’un renouveau de l’école tout en engageant, sous le prétexte de réaliser un sondage sur les manuels de lecture, une véritable campagne d'appel à la délation des instituteurs "non-conformes".

SOS-Education n'entend nullement remettre l'Ecole publique sur les rails. En créant la confusion dans l'esprit des parents, en les dressant contre les professeurs, elle orchestre, en réalité, sa destruction dans le seul but d'imposer sa propre "solution" : le démantèlement de l'Education nationale au profit d'écoles privées financées par le "chèque éducation". SOS-Éducation s'inscrit ainsi dans cette nébuleuse d'associations rassemblées autour d’une prétendue "Révolution bleue" pour construire en France un pôle d'extrême-droite ultralibérale. Rien ne saurait être plus éloigné de notre propre conception d'une Ecole de qualité, publique, laïque et gratuite.

Reconstruire l’école – Sauver les lettres – Sauver les maths

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