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mardi 23 avril 2013

Le Conseil d’école : cheval de Troie dans l’École publique

[D’après un article de la Fédération Nationale de la Libre Pensée.]




– 1977 : Le gouvernement Giscard-Barre crée les Conseils d’École aux similitudes inquiétantes avec les Comités de surveillance des écoles de la loi Guizot (1833) ; rappelons qu’alors le secrétaire général du SNI-Pegc (FEN), Guy Georges, a dénoncé comme « la plus grave attaque contre l’école laïque depuis Pétain » la création de ces Conseils, cheval de Troie des groupes de pression et des élus politiques qui de tout temps ont cherché à s’insinuer dans le fonctionnement de l’École publique pour conformer la jeunesse à leurs visées politiques, religieuses ou économiques.

– 1985 : Le gouvernement Mitterrand-Fabius et son ministre de l’Éducation nationale J.-P. Chevènement étendent considérablement les prérogatives des Conseils d’École. Alors qu’ils n’étaient consultés que sur les conditions matérielles de fonctionnement de l’école, ils se voient attribuer un droit de regard sur la composition des classes, le choix des manuels, les sorties scolaires... D’un élu municipal, on passe à deux. Le nombre de représentants des parents devient identique à celui des enseignants qui se retrouvent désormais en minorité.

– 1990 : Par décret, le 6 septembre, le ministre Jospin élargit encore les pouvoirs du Conseil d’École qui dorénavant vote le règlement intérieur, établit le projet d’organisation de la semaine scolaire, donne tous avis et présente toutes suggestions sur le fonctionnement de l’école et sur toutes les questions intéressant la vie de l’école, statue sur la partie pédagogique du projet d’école, donne son accord sur l’organisation d’activités complémentaires, éducatives et culturelles, est informé sur l’aide spécialisée aux enfants en difficultés et consulté par le maire sur l’utilisation des locaux scolaires en dehors des heures d’ouverture de l’école. D’autres prérogatives ont été ajoutées depuis, notamment sur les conditions d’intégration des enfants handicapés.

– 1991 : Le ministre Jospin impose aux enseignants l’obligation de participer aux réunions du Conseil d’École (au moins trois par an).

– 1996 : Le rapport Fauroux, établi à la demande du gouvernement Chirac-Juppé, annonce : « Grâce aux Conseils d’école, les conditions sont réunies pour mettre en place l’autonomie des établissements ».

[On comprend alors pourquoi le même article indique ailleurs très justement :]

C’est le modèle de l’Enseignement privé avec l’autonomie de ses établissements, leur caractère propre, leur gestion locale par un Conseil d’Administration où siège le directeur diocésain, l’association omniprésente et toute puissante des parents d’élèves, les chefs d’établissement ayant une totale autorité sur les enseignants, qui va inspirer tous les réformateurs de l’École publique.

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