OCDE : Pisa à la loupe, n° 26
Depuis quelque temps, en
France, les notes sont réputées “traumatiser” ou “stigmatiser” les élèves. Ces
derniers – et souvent leurs parents avec eux – souhaiteraient n’obtenir que
des bonnes notes, et si possible la meilleure. Et ce, quelle que soit la
qualité du travail rendu.
Il arrive de plus en plus souvent que des élèves ergotent auprès de
leurs professeurs dans l'espoir de grappiller quelques points de plus. Quand ce ne sont pas les parents qui viennent plaider la
cause de leur cher enfant, celui-ci n’ayant pas été évalué à sa vraie valeur,
qui est forcément excellente.
Parallèlement à cette
évolution, les Diafoirus de l’éducation exigent la disparition pure et simple
de toute notation. Le plus connu d’entre eux, André Antibi, juge que les
enseignants obéissent à une “constante macabre” (sic), avec la règle des trois
tiers : un tiers de bons, un tiers de moyens et un tiers de mauvais. À la
place, il propose sans rire d’établir un “contrat de confiance”. Quand Darty devient une référence pédagogique. Le plus surprenant est que cette idée de remplacer la
constante macabre par une joyeuse mascarade a dès le début été prise au sérieux par
l’Éducation nationale. Et même par le ministre actuel !
De fait, tout système d’évaluation peut être critiqué. Les
spécialistes en docimologie ne s’en privent pas. Pour autant, faut-il casser un
moyen simple permettant aux élèves, à leurs parents et à l’institution de
connaître avec le plus de précision possible la réussite dans les
apprentissages et les progrès qui restent à accomplir ?
Sans les notes, l’évaluation sommative devient approximative.
La notation a des défauts, mais pas autant que ce qui prétend la remplacer. Car
le système des “acquis”, “non acquis” ou “en voie d’acquisition”, s’il n’est
pas traumatisant ou stigmatisant, manque singulièrement de précision. De même
pour les compétences péremptoirement déclarées “acquises” à telle date... et qui
risquent d’être oubliées à peine un mois plus tard.
Ce numéro de PISA à
la loupe rappelle très justement que « le
but premier des notes est de promouvoir l’apprentissage des élèves en informant
ces derniers de leurs progrès, en attirant l’attention des enseignants sur les
besoins de leurs élèves et enfin, en attestant du degré de maîtrise par les
élèves des tâches et compétences valorisées par les enseignants et les
établissements d’enseignement. » Il est des évidences qui méritent d’être
affirmées quand tout marche à l'envers.
Un encart intitulé “ Pratiques de notation efficaces” mérite
d’être reproduit intégralement :
• Les notes doivent communiquer des
informations claires et utiles dans le but de promouvoir l’apprentissage.
• Les notes doivent se baser sur des critères
clairs et spécifiques, afin d’évaluer la réalisation d’objectifs prédéfinis.
• Les notes ne doivent pas servir à
communiquer des attentes ou à juger un comportement ou une écriture. Le cas
échéant, faire la distinction entre les notes relatives au comportement et
celles relatives à l’apprentissage.
• Ne pas utiliser les notes pour pénaliser
les élèves ayant rendu un travail inachevé ou en retard.
• Une très mauvaise note peut démoraliser un
élève et le décourager de poursuivre ses efforts.
• Les notes ne doivent pas se baser sur une
courbe, susceptible de créer une concurrence malsaine et de réduire la
motivation.
• Tous les exercices d’évaluation ne doivent
pas nécessairement être rendus aux élèves accompagnés d’une note.
• Dans certains contextes, il est préférable
d’avoir recours à des évaluations qualitatives personnalisées sans note
chiffrée.
En Enseignement Explicite, on applique l’ensemble de ces
recommandations. L’évaluation est un outil important qui détermine les 80 %
d’élèves qui parviennent à la réussite en fin de pratique guidée et les 95 % en
fin de pratique autonome. Pour ce faire, nous avons recours à l’évaluation
formative.
L’évaluation sommative, quant à elle, permet de faire le
point sur les apprentissages, elle donne des renseignements précis aux élèves,
à leurs parents et à l’institution, ainsi que des indications utiles pour orienter les
efforts à faire et les progrès à accomplir.
Nous sommes des professionnels, nous avons besoin de ces
outils. Ne les cassons pas.
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