PISA 2015 – Volume II
Politiques et pratiques pour des établissements performants
Extrait p 40 :
Les résultats de
l’enquête PISA montrent que, dans la majorité des systèmes d’éducation, le
pourcentage de professeurs de sciences qualifiés n’est pas corrélé à la
performance des élèves en sciences. En revanche, c’est la façon dont les
sciences sont enseignées qui est corrélée à la performance des élèves en
sciences, à leur aspiration à exercer une profession scientifique et à leurs
convictions à propos de la valeur qu’ils attachent à la démarche scientifique.
Dans les pays de l’OCDE, 84 % des professeurs de sciences
sont dûment certifiés et 74 % détiennent un diplôme universitaire en sciences.
Le pourcentage de professeurs de sciences détenant un diplôme universitaire en
sciences oscille entre plus de 95 % des enseignants en Bulgarie, au Costa Rica
et au Monténégro, et moins de 25 % en Italie, au Pérou et en Uruguay.
Toutefois, c’est la façon dont les sciences sont enseignées,
plutôt que les qualifications des enseignants, qui semble être le plus corrélée
à la performance des élèves, leur attitude à l’égard des sciences et leur
aspiration à poursuivre une carrière scientifique. Même s’il n’existe pas de
méthode d’enseignement « idéale » unique, les élèves ont néanmoins besoin
d’enseignants audacieux et novateurs dans la façon dont ils associent
différentes pratiques d’enseignement, et capables de s’adresser à tous les
types d’apprenants en adaptant leurs cours en fonction des besoins et des
connaissances des élèves.
Les résultats de l’enquête PISA montrent que lorsque les
enseignants expliquent et démontrent fréquemment les concepts scientifiques, et
discutent des questions des élèves (une méthode d’enseignement appelée
communément l’enseignement dirigé par l’enseignant), les élèves obtiennent de
meilleurs résultats en sciences (sauf en Corée, en Indonésie et au Pérou),
affichent de plus fortes convictions par rapport au bien-fondé de la démarche
scientifique (ou convictions épistémiques) et sont plus susceptibles
d’envisager exercer une profession scientifique à l’âge adulte. Lorsque les
enseignants adaptent leurs pratiques aux besoins des élèves, par exemple en
apportant une aide personnalisée quand un élève a des difficultés à comprendre
un sujet ou un exercice, ou en modifiant leurs cours quand la plupart des
élèves trouvent le sujet difficile à comprendre, les élèves obtiennent de
meilleurs scores en sciences et affichent de plus fortes convictions
épistémiques.
Aussi surprenant que cela puisse paraître, il n’existe
aucun système d’éducation dans lequel les élèves ayant déclaré être fréquemment
exposés à l’enseignement fondé sur une démarche d’investigation (qui leur
demande d’effectuer des expériences ou des travaux pratiques) obtiennent un
score plus élevé en sciences. Après contrôle du statut socio-économique des
élèves et des établissements, une exposition plus importante à
l’enseignement fondé sur une démarche d’investigation est corrélée à de moins
bons résultats des élèves en sciences dans 56 pays et économies. Néanmoins,
dans les pays de l’OCDE, un recours plus fréquent à l’enseignement fondé sur
une démarche d’investigation est corrélé de manière positive à de plus fortes
convictions épistémiques chez les élèves ainsi qu’à une probabilité accrue qu’ils
envisagent d’exercer une profession scientifique à l’âge de 30 ans.
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