Note d'information, n° 28
11.2016
Évalués en cours moyen deuxième année (CM2) en 2015, les
élèves, entrés en cours préparatoire (CP) en 2010 pour la plupart, ont de moins
bons résultats en orthographe que les élèves évalués en 1987 et 2007. La baisse
des résultats constatée entre 1987 et 2007 n’a ainsi pas été enrayée. C’est
l’orthographe grammaticale (règles d’accord entre le sujet et le verbe, accords
dans le groupe nominal, accords du participe passé) qui demeure la source
principale de difficultés pour les écoliers français.
L’infographie
Nombre total
d'erreurs total obtenues à la dictée selon le secteur
Confirmant les observations de l’étude de 2015 sur la
compréhension de l’écrit, l’écart de performances entre l’éducation prioritaire
(EP) et le public hors éducation prioritaire tend à se réduire en 2015. En
2007, cette différence était de 5,8 erreurs ; en 2015 elle n’est plus que
de 3,3. Le nombre moyen d’erreurs effectuées par les élèves scolarisés en EP
augmente de 1,3 en huit ans.
Tout en restant supérieur à celui du secteur public hors EP,
il progresse moins que dans ce dernier (augmentation de 3,8 erreurs). Par
ailleurs, comme en 2007, nous observons des performances moyennes similaires du
secteur privé et du secteur public hors EP, mais une dispersion plus importante
apparaît désormais dans le secteur privé.
La diminution des performances en orthographe est un
phénomène général ; elle concerne l’ensemble des élèves, quel que soit
leur sexe, leur âge ou leur environnement social. Elle touche aussi tous les
secteurs de scolarisation (public, privé et éducation prioritaire). Toutefois,
en éducation prioritaire, l’augmentation du nombre d’erreurs sur la dernière
période est moins importante que dans les autres secteurs.
Les erreurs lexicales, bien qu’en augmentation sur la
période, restent les moins fréquentes. L’essentiel des difficultés relève de la
non-application des règles grammaticales, notamment celle de l’accord entre le
sujet et le verbe (qui passe de 87,1 % de taux de réussite en 1987 à 55,8 % en
2015 pour le mot « tombait »), mais surtout celle des accords de l’adjectif
(par exemple, « inquiets » passe d’un taux de réussite de 46,3 % en 1987 à
25,7 % en 2015), et du participe passé (« rentrés » passe d’un taux de
réussite de 66,8 % en 1987 à seulement 35,1 % en 2015).
Repères
L’épreuve de maîtrise de l’orthographe
Celle de 1987 consistait à vérifier par la dictée le degré de maîtrise de
l’orthographe de mots usuels et de règles orthographiques grammaticales
(accords entre le sujet et le verbe, accords dans le groupe nominal, accords du
participe passé). La même dictée a été proposée aux élèves sur les trois
moments de mesure : 1987, 2007, 2015. Il s’agit d’un texte d’une dizaine
de lignes comprenant 67 mots et 16 signes de ponctuation, soit 83 items. Le
texte ne présente pas de difficultés linguistiques particulières, en revanche il
met l’accent sur la gestion des chaînes d’accords, et nécessite d’en assurer la
continuité tout au long de la dictée.
Le texte de la dictée
« Le soir tombait. Papa et maman, inquiets, se demandaient pourquoi leurs
quatre garçons n’étaient pas rentrés.
- Les gamins se sont certainement perdus, dit maman. S’ils n’ont pas encore
retrouvé leur chemin, nous les verrons arriver très fatigués à la maison.
- Pourquoi ne pas téléphoner à Martine ? Elle les a peut-être vus !
Aussitôt dit, aussitôt fait ! À ce moment, le chien se mit à aboyer. »
Les limites de l’étude
La principale limite pouvant conduire à relativiser la comparabilité des
résultats entre 1997, 2007 et 2015 concerne la correction des réponses des
élèves. En 2007 et en 2015, les consignes de passation et de correction des
épreuves ont été reprises à l’identique de celles de 1987. Mais, à la
différence des évaluations de 1987 où la correction avait été assurée par les
professeurs des élèves de l’échantillon, en 2007 et 2015, cette correction a
été réalisée de manière centralisée et standardisée, selon les procédures en
vigueur à la DEPP. Concrètement, les réponses des élèves ont été scannées et
corrigées via un serveur Internet par une équipe de correcteurs recrutés par la
DEPP. Ce système permet de fiabiliser les corrections et d’en mesurer la
qualité. Il n’est pas directement possible d’estimer le biais potentiellement
induit par ces différentes modalités de correction.
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