Ce petit livre contient
deux textes de Max Stirner sur la question de l’école : Le faux principe de notre éducation et Les lois de l’école. Ces deux textes, à dire vrai assez indigestes, sont heureusement commentés par Jean Barrué qui nous en livre l’essentiel
du message.
Pour ceux qui ne le
sauraient pas, rappelons que Max Stirner (1806-1856) est un philosophe
allemand, précurseur de l’anarchisme individualiste. Son œuvre majeure est L’Unique et sa Propriété, écrit en 1844.
Mais Stirner a également écrit des articles moins connus dans des journaux de
la gauche hégélienne.
Dans le premier texte, Le faux principe de notre éducation (écrit
en 1842), Stirner affirme que « le but
suprême de l’éducation n’est plus le Savoir, mais le vouloir né du Savoir, et
ainsi se formera l’homme personnel ou libre » (Barrué, p 9). On
apprend également que « Stirner ne
s’intéresse pas aux programmes, plans d’études ou horaires (…). Il sait que ce
ne sont que des bavardages stériles destinés à masquer le vrai problème :
quel est le but de notre
éducation ? Ce n’est pas tant ce qu’on enseigne qui importe, mais la
façon dont on l’enseigne et les fins qu’on se propose en l’enseignant »
(Barrué, p 12-13). Le Savoir assimilé doit devenir Volonté : « Ainsi toutes les éducations convergent vers
un foyer unique : la personnalité. Le Savoir, quelles que soient son
érudition et sa profondeur, son étendue et sa compréhensibilité, demeure un
bien, une possession tant qu’il n’a pas disparu dans le foyer invisible de
notre Moi pour en rejaillir avec une force irrésistible sous forme de Volonté
d’esprit échappant aux sens et à la connaissance » (Stirner, p 39).
Pour Stirner, « seul l’homme libre
et ayant une personnalité est un bon citoyen » (Stirner, p 42).
Le second texte, Les lois de l’école, est une
dissertation écrite par Stirner en 1835 dans le cadre d’un examen qui va lui
permettre d’enseigner en lycée. La première partie (les deux tiers de la
dissertation) décrit une relation maître-élève sur un pied d’égalité,
permettant que le Savoir se transforme en Volonté et de là en Personnalité. La
seconde partie est en contradiction absolue avec la première. Le maître est
décrit comme un caporal prussien chargé de dresser les élèves. Pourquoi ?
Jean Barrué explique que Stirner voulait obtenir son poste d’enseignant et a
donc mis dans la seconde partie tout ce que le jury voulait entendre. Il
fallait gagner sa vie. Ce qui est d’ailleurs toujours vrai, puisque les
enseignants en formation dans les ESPÉ sont obligés de réciter le catéchisme
constructiviste que leur inculquent les formateurs afin d’obtenir la
titularisation…
Au total, un livre qui
nous apprend peu sur la pédagogie libertaire. Simplement de grandes idées, à
propos du savoir qui forge la volonté qui caractérise une personnalité.
Constats avec lesquels on ne peut qu’être d’accord…
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Max Stirner
De l’éducation
Spartacus, série B n° 54,
02/03.1974
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