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lundi 12 décembre 2022

Le niveau des professeurs des écoles en chute libre

 Source : Valeurs Actuelles


Des professeurs des écoles « incultes » ? C’est le jugement sévère qu’émet le jury des professeurs des écoles à la suite de la publication des résultats du concours validant le recrutement des enseignants du primaire. Ainsi, Marianne se fait l’écho, le 9 décembre, des nombreux recteurs d’académie qui déplorent une baisse généralisée du niveau des professeurs des écoles.

Dans leurs rapports, les correcteurs dénoncent le manque inquiétant de manque de culture générale des candidats ainsi que leurs nombreuses lacunes en orthographe, mathématiques, ou l’utilisation fréquente de références douteuses. « Très peu de candidats citent des sources qui permettraient de démontrer une culture personnelle, déplore le rapport de l’académie de Lille. Certains le font en se trompant d’auteur, en citant une émission de télé-réalité ou des dessins animés de Disney. Une petite minorité est en mesure de citer quelques lectures personnelles. »

Les correcteurs s’étonnent également « du manque de maîtrise de la langue française », relevant « énormément d’erreurs orthographiques, des fautes de syntaxe et des expressions familières », indique le même rapport. « La ponctuation est absente de certaines copies, les virgules, d’une manière générale, sont peu utilisées. » Marianne cite ainsi l’exemple du mot “chancelant”, que « très peu de candidats » sont en mesure de définir et d’utiliser à bon escient, « au grand étonnement des correcteurs, puisque le contexte était fortement aidant ».

La majorité des candidats de l’académie de Lille relient cet adjectif (qui signifie “vacillant”) au radical “chance” ou “chant”. Pour sa part, le jury de Besançon fustige « les mots familiers tels que “cool” », qui « n’ont pas lieu d’apparaître dans une copie de concours qui vise à recruter de futurs experts qui auront en charge d’enseigner la langue française aux plus jeunes élèves »

Dans la cité phocéenne, les candidats obtiennent une moyenne générale de 1,84 sur 4 pour la partie « lexique et compréhension lexicale ». Dans une note consultée par Marianne, le jury explique que « le point faible des candidats demeure le lexique. Cela avait déjà été observé l’année dernière, mais le constat est à nouveau alarmant cette année, en atteste la moyenne obtenue à cette partie ». Les correcteurs se montrent très sévères et fustigent « l’inculture littéraire et artistique de nombre de candidats »

Alors que la France fait mine de vouloir se réindustrialiser, la maîtrise des mathématiques par les candidats est quelque peu… chancelante. Le jury de Besançon note même que « le nombre de copies affichant des non-réponses est en nette augmentation », alors que le sujet est jugé « accessible » et que les « formules de calcul sont données ». Les résultats médiocres des aspirants professeurs interrogent les correcteurs « sur la qualité de maîtrise par les candidats des contenus des programmes de l’épreuve et des notions mathématiques convoquées ».

Des relâchements dans la maîtrise de la langue se font également sentir, puisque « des expressions familières, une grande impropriété lexicale, une langue pauvre, au lexique répétitif et sans pertinence, ainsi qu’une mauvaise orthographe » parsèment les copies de mathématiques. L’académie de Strasbourg note ainsi que de « très nombreux candidats ne connaissent pas la définition d’un nombre décimal ».


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