Dans un article intitulé Quelles exigences ?, publié sur le site des Cahiers pédagogiques, Jean-Michel Zakhartchouk écrit :
« L’aventure de la conquête de l’autonomie intellectuelle a besoin d’être contrebalancée par des moments dits de structuration ou de pédagogie explicite. Le problème est que, bien souvent, l’appel à l’explicitation que l’on trouve chez certains chercheurs, qui semblent pourfendre les conceptions de l’éducation nouvelle nous parait bien ambigu. D’accord s’il s’agit bien de ne pas se lancer dans un activisme dont le sens échappe aux élèves, pas d’accord si cela signifie le renoncement à une mise en activité cadrée et réfléchie, seule possibilité pour les élèves de s’approprier ce qui doit être appris, pas d’accord s’il ne s’agit que de mettre des habits neufs au bon vieux cours magistral sous couvert de “clarté cognitive” et de soumission à une didactique à prétention scientifique qui exclurait le pragmatisme pédagogique et les conditions concrètes de l’enseignement. »Je remercie l’auteur de ces lignes de reconnaître quelques mérites aux pratiques pédagogiques explicites dès lors qu’il s’agit de structurer vraiment les connaissances et les habiletés des élèves. En un mot, de rendre l’enseignement efficace.
Les promoteurs de l’enseignement explicite et notamment Barak Rosenshine, le premier d’entre eux, jugent en effet que les conceptions de l’école dite “nouvelle” (elle a un siècle !) sont aujourd’hui dépassées sur bien des points. Notamment sur ce que l’on sait maintenant de la saturation de la mémoire de travail quand les élèves sont placés devant les situations complexes qu’affectionnent les pédagogues “actifs”.
Contrairement aux craintes exprimées plus ou moins fielleusement, il ne s’agit pas pour autant de retourner à un enseignement magistral. En enseignement explicite, et pour ne parler que de cela, la vérification de la compréhension, étape par étape, et la rétroaction immédiate constituent des éléments essentiels, contrairement à ce qui se faisait dans l’école traditionnelle. Les élèves sont actifs dans leurs apprentissages. Véritablement actifs puisque leur concentration et leur intelligence sont sans cesse sollicitées dans la mise en œuvre d’abord guidée puis autonome des nouvelles connaissances et habiletés enseignées.
Enfin, il n’y a aucune “prétention scientifique” dans notre démarche. Seules importent les données probantes de la recherche, portant sur des centaines de classes et des milliers d’élèves, qui valident et justifient les pratiques efficaces d’enseignement. Le pragmatisme consiste justement à adopter ce qui marche en classe et à rejeter les pratiques chronophages et inefficaces. D’où notre rejet du constructivisme pédagogique et de ses dérivés.
Jean-Michel Zakhartchouk admet aujourd’hui ce que les Cahiers pédagogiques jugeaient inadmissible il y a peu. Avec quelques réticences certes, mais ces petits progrès méritent d’être encouragés…
Je suis entièrement d'accord avec votre argumentation mettant en évidence l'efficacité de la pédagogie explicite prouvé par les résultats qu'elle obtient par rapport au constructivisme chronophage qui donne l'illusion que l'élève est capable de découvrir lui-même ce qu'il ne connait pas même dans une situation d'apprentissage complexe. Cela pourrait être possible si l'élève est suivi et guidé par un adulte maîtrisant l'objet d'apprentissage de l'élève. En disant cela je viens de dire en fait que lorsqu'un élève ne comprendre pas ou ne peut pas découvrir une connaissance quelconque par lui-même, il importe de lui expliquer de façon claire et précise, du simple au complexe jusqu'à ce qu'il comprenne, retienne et devienne ainsi capable de réutiliser ultérieurement ce qu'il a appris et dont il s'est approprié.
RépondreSupprimerC'est exactement cela. Merci pour votre commentaire !
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