Voici un livre écrit en 1980 qui s’alarme de la baisse de niveau des élèves, de ce que l’auteur appelle un “génocide intellectuel”. Pourtant, à cette époque, on n’avait pas encore tout vu. Ce n’était que le début de la déconfiture…
Paul Guth s’adresse à Jacques, un garçon qu’il croise tous
les jours quand il se rend au lycée. On ne peut qu’être d’accord avec ce qu’il
énonce d’emblée : « L’école
fabrique l’énergie de l’avenir. La France de demain sera ce que la fait l’école
d’aujourd’hui. » Hélas, voici une machine qui serait construite sur le
modèle de l’école de Jacques : « Imaginez
votre voiture avec deux roues ovales devant, deux triangulaires derrière, le
volant au ras du plancher, sans action sur la direction, le pot d’échappement
sur le tableau de bord, vous crachant ses gaz au nez ! » Du coup,
« jadis les analphabètes étaient
ceux qui n’allaient pas à l’école ; aujourd’hui ce sont ceux qui y vont ».
On le voit, Paul Guth a le sens de la formule. Voici encore
un passage qui mérite le détour : « Où les pauvres bougres de candidats, nourris de vent et d’amusettes,
béquillards titubant de moulinettes en aspirateurs, n’ingérant jamais la
moindre bouchée de “solide”, qui demanderait un effort à leurs quenottes, où
ces anémiés de l’intellect dénicheraient-ils, le jour du bac, cette “solide
composition” ? Où ces globules blancs trouveraient-ils soudain ces muscles d’Hercule ? »
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Paul GUTH
Albin Michel, coll. Lettre ouverte, 12/1980, 209 p.
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