La note d’information n° 19.22 de la DEPP s’intéresse
aux premiers résultats de l’enquête TALIS 2018.
« En 2018, les enseignants français
exerçant en classes élémentaires ont participé pour la première fois à
l’enquête internationale sur l’enseignement et l’apprentissage (TALIS) conduite
sous l’égide de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement
économiques). Les données ont été collectées via un questionnaire
auto-administré dans quinze pays dans le monde, dont six au sein de l’Union
européenne (Angleterre, Belgique - Flandre, Danemark, Espagne, France et
Suède). Cela représente un échantillon de près de 50 000 enseignants, dont plus
de 1400 en France interrogés par la direction de l’évaluation, de la
prospective et de la performance (DEPP). Les directeurs d’école font également
partie de l’échantillon. »
Vu du courant pédagogique Explicite, quelques
points méritent d’être relevés, puisque « les premiers résultats
permettent de dresser une photographie inédite du métier d’enseignant dans le
premier degré à travers la description de leurs pratiques, de leurs conditions
d’exercice et de leurs sentiments à l’égard de leur travail et de leur
formation. »
Les rédacteurs de cette note rappellent que « l’étude
des pratiques d’enseignement repose sur l’existence d’un “effet-maître” sur les
acquisitions scolaires, les attitudes et les représentations des élèves, révélé
dans de nombreux travaux de recherche depuis les années 1970. » Ce qui
est exact.
Mais ils affirment dans la foulée que « les
études cherchant à identifier les pratiques les plus efficaces se heurtent
souvent à des problèmes de validité externe, car les résultats ne sont pas
nécessairement extrapolables à un autre contexte que celui dans lequel ils ont
été produits. » Vieille rengaine habituelle des partisans du
constructivisme pédagogique qui ne parviennent pas à accepter qu’il y ait des
pratiques d’enseignement plus efficaces que d’autres.
Rappelons encore une fois que « les
résultats comparatifs obtenus par les différents pays ayant participé au projet
de recherche [Enquête internationale conduite par Reynolds et collab.
(2002)] montrent que les écoles considérées comme efficaces, c’est-à-dire
celles ayant provoqué les gains d’apprentissage les plus élevés auprès de leurs
élèves, sont celles qui offrent un enseignement présentant les caractéristiques
identifiées par la recherche sur l’enseignement efficace : renforcement
positif, leçon structurée et nommant les éléments clés à retenir, vérification
de la compréhension des élèves, questionnement fréquent et varié, attentes
élevées envers ce que les élèves peuvent apprendre, attention accordée aux
réponses des élèves. Ainsi, dans les divers pays qui ont participé à l’étude,
le recours aux méthodes d’enseignement efficace s’avère un facteur déterminant
contribuant à l’efficacité des écoles. » [1].
Les bonnes pratiques d’enseignement sont
universelles. De même, hélas, que les mauvaises…
Nous notons avec satisfaction que « les
pratiques pédagogiques structurantes et transmissives (comme le fait pour l’enseignant
de présenter aux élèves un résumé des derniers apprentissages ou d’exposer les
objectifs en début de séance) font partie des pratiques les plus fréquemment
citées par les enseignants [français] interrogés dans le cadre de TALIS. » Cela
va dans le sens des pratiques explicites que nous préconisons.
Toutefois, « les enseignants français
favorisent moins souvent les stratégies visant à répéter des exercices
similaires jusqu’à ce que tous les élèves aient compris le point abordé en
séance. » Donc pas de surapprentissage et donc pas d’automatisation
permettant le maintien en mémoire à long terme des connaissances et des
habiletés.
Le tableau qui est brossé dans cette note des pratiques des enseignants français donne l’impression d’un
recours à l’enseignement traditionnel, sans que soient connues les pratiques
efficaces de l’Enseignement Explicite. Et pour cause : celui-ci est
largement ignoré dans les instituts de formation. Ou pire encore, confondu avec
le constructivisme explicité, dernière invention pour justifier le
maintien des pratiques de découverte.
Les auteurs de la note rapportent d’ailleurs
que « globalement, les enseignants français dressent un constat peu
satisfaisant de leur formation initiale. » Cela fait des décennies que
la formation professionnelle des enseignants est inefficace à cause des dogmes constructivistes qui y sont déployés de manière univoque, malgré les
désastres éducatifs qu’ils provoquent.
Cette formation initiale (ou continue) déficiente et idéologiquement orientée plombe aussi bien les pratiques
pédagogiques que les techniques de gestion de classe. Les enseignants français « sont
légèrement plus nombreux que leurs collègues européens à indiquer perdre du
temps d’enseignement à cause des comportements perturbateurs de certains élèves
(44 %) ou à souligner que leur classe est perturbée par beaucoup de bruit (41 %).
Surtout, ils indiquent avoir été moins bien préparés à la gestion de classe
dans le cadre de leur formation initiale : seuls 16 % éprouvent un sentiment de
préparation positif. »
Pour ne pas dire 84 % qui éprouvent un sentiment négatif…
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