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mercredi 6 novembre 2024

Enseignement explicite (Académie de Paris - Édition 2023-2024)

 



mercredi 2 octobre 2024

Fermeture du site Form@PEx

 


Le site Form@PEx a cessé de fonctionner après quatorze années de bons et loyaux services. Il a largement contribué à faire connaître l’Enseignement Explicite en France et dans les pays francophones. Mission accomplie. Comme nous, il a pris une retraite bien méritée…

On peut néanmoins continuer à télécharger les différents documents à cette adresse : formapex.com/telechargementpublic/






mardi 25 avril 2023

La grande déconstruction de l'éducation (Nicolas Baverez)

 Source : Le Figaro, 24.04.2023




L'effondrement du système éducatif contribue à expliquer le vertigineux décrochage de la France. La crise est devenue systémique. Elle se traduit en premier lieu par la chute des performances. La France ne cesse de reculer dans le classement Pisa, passant depuis 2000 des 15e et 11e rangs aux 23e et 25e en lecture et en mathématiques : plus de 40 % des collégiens de sixième ne maîtrisent ni la lecture, ni l'écriture, ni le calcul. Elle touche aussi les enseignants, avec, d'un côté, la progression des démissions et la pénurie des recrutements, et, de l'autre, l'écroulement de leur niveau. Elle comporte une dimension sociétale, avec la montée des inégalités, mais aussi l'explosion de la violence dans les établissements scolaires, qu'il s'agisse de rixes entre élèves, de harcèlement ou d'agressions contre les professeurs, avec pour dernière illustration le meurtre d'une enseignante d'espagnol à Saint-Jean-de-Luz. Elle se transforme en faillite intellectuelle et morale avec la remise en cause des valeurs de la République.

Le naufrage éducatif français ne trouve pas son origine dans le manque de moyens, puisque le budget s'élève à 60,2 milliards d'euros pour 12 millions d'écoliers et lycéens. Au total, la France consacre 5,2 % de son PIB à l'enseignement scolaire, ce qui est au-dessus de la moyenne de l'OCDE (4,9 %). Les raisons sont à chercher dans une centralisation paralysante et l'absence d'autonomie des établissements, dans la rigidité du statut des enseignants, l'insuffisance de leur formation et le décrochage de leur rémunération (- 28 % en termes réels de 1982 à 2018), dans la diminution drastique des heures d'enseignements fondamentaux, dans la rupture avec la transmission des connaissances et l'éthique du travail au profit de l'empathie envers les élèves et de la satisfaction des familles dans une logique consumériste.

Emmanuel Macron a donné un formidable coup d'accélérateur à la déconstruction de l'Éducation nationale en actant la substitution de l'objectif de la mixité sociale à la transmission des connaissances et en euthanasiant le mérite pour le remplacer par les algorithmes. Le dédoublement des classes en CP dans les zones prioritaires et la relance de l'apprentissage ont permis des progrès dans l'apprentissage de la lecture et dans la lutte contre le chômage des jeunes. Mais leurs effets ont été annihilés par la désastreuse réforme du lycée qui a fait éclater les classes et a détruit l'enseignement des mathématiques et des sciences ainsi que par la liquidation des filières et des établissements d'excellence.

Pap Ndiaye a été nommé pour donner le coup de grâce à l'école républicaine, ce dont il s'acquitte avec une remarquable efficacité. Alors que dans le monde entier, le succès de l'enseignement est fondé sur des établissements autonomes disposant d'un projet et d'une capacité à choisir leurs enseignants et leurs élèves, ce sont les algorithmes qui décident de tout dans notre pays. Ceci permet d'imposer en toute opacité et avec une fausse objectivité la discrimination positive et de supprimer toute prise en compte du travail et des résultats des élèves. Face à l'effondrement du secteur public, le choix est assumé non de le redresser mais d'étendre aux établissements privés les recettes de sa faillite. Comble du cynisme, le Conseil des sages de la laïcité, organisme indépendant qui veillait à la sauvegarde des principes républicains et soutenait les communautés éducatives, est dévoyé pour être transformé en un instrument de communication du ministre au service de la diffusion du wokisme et de la lutte contre le « racisme systémique ». Le tout est acheté par une revalorisation du salaire des enseignants qui va mobiliser 5 milliards d'euros par an sans aucun effet sur la qualité de l'enseignement.

Le résultat de cette politique est connu. L'effondrement généralisé des établissements publics et privés sous contrat se traduira par l'essor du privé hors contrat et des études à l'étranger, accessibles aux seuls enfants des familles les plus favorisées - clivage qui va devenir déterminant dans la jeunesse et la population et qui fera définitivement éclater la nation. Le plus grand nombre sera voué à l'ignorance, à l'inculture et à la déqualification tout en accédant à des diplômes réduits à des chiffons de papier. Avec pour conséquences des emplois déqualifiés, l'accumulation d'un formidable ressentiment social nourri par ce grand mensonge éducatif, la flambée des populismes.

La déconstruction de l'Éducation nationale est en tout point comparable à la décomposition de notre système de santé, où l'objectif du reste à charge zéro a tué l'accès aux soins et leur qualité. Il n'existe pas de solution à la crise démocratique sans remise en marche de l'éducation. Et il n'existe pas de solution à la crise de l'éducation sans sa reconstruction autour de la transmission des connaissances, de la reconnaissance du travail – pour les élèves comme pour les enseignants –, du respect des valeurs universelles de la République.


lundi 12 décembre 2022

Le niveau des professeurs des écoles en chute libre

 Source : Valeurs Actuelles


Des professeurs des écoles « incultes » ? C’est le jugement sévère qu’émet le jury des professeurs des écoles à la suite de la publication des résultats du concours validant le recrutement des enseignants du primaire. Ainsi, Marianne se fait l’écho, le 9 décembre, des nombreux recteurs d’académie qui déplorent une baisse généralisée du niveau des professeurs des écoles.

Dans leurs rapports, les correcteurs dénoncent le manque inquiétant de manque de culture générale des candidats ainsi que leurs nombreuses lacunes en orthographe, mathématiques, ou l’utilisation fréquente de références douteuses. « Très peu de candidats citent des sources qui permettraient de démontrer une culture personnelle, déplore le rapport de l’académie de Lille. Certains le font en se trompant d’auteur, en citant une émission de télé-réalité ou des dessins animés de Disney. Une petite minorité est en mesure de citer quelques lectures personnelles. »

Les correcteurs s’étonnent également « du manque de maîtrise de la langue française », relevant « énormément d’erreurs orthographiques, des fautes de syntaxe et des expressions familières », indique le même rapport. « La ponctuation est absente de certaines copies, les virgules, d’une manière générale, sont peu utilisées. » Marianne cite ainsi l’exemple du mot “chancelant”, que « très peu de candidats » sont en mesure de définir et d’utiliser à bon escient, « au grand étonnement des correcteurs, puisque le contexte était fortement aidant ».

La majorité des candidats de l’académie de Lille relient cet adjectif (qui signifie “vacillant”) au radical “chance” ou “chant”. Pour sa part, le jury de Besançon fustige « les mots familiers tels que “cool” », qui « n’ont pas lieu d’apparaître dans une copie de concours qui vise à recruter de futurs experts qui auront en charge d’enseigner la langue française aux plus jeunes élèves »

Dans la cité phocéenne, les candidats obtiennent une moyenne générale de 1,84 sur 4 pour la partie « lexique et compréhension lexicale ». Dans une note consultée par Marianne, le jury explique que « le point faible des candidats demeure le lexique. Cela avait déjà été observé l’année dernière, mais le constat est à nouveau alarmant cette année, en atteste la moyenne obtenue à cette partie ». Les correcteurs se montrent très sévères et fustigent « l’inculture littéraire et artistique de nombre de candidats »

Alors que la France fait mine de vouloir se réindustrialiser, la maîtrise des mathématiques par les candidats est quelque peu… chancelante. Le jury de Besançon note même que « le nombre de copies affichant des non-réponses est en nette augmentation », alors que le sujet est jugé « accessible » et que les « formules de calcul sont données ». Les résultats médiocres des aspirants professeurs interrogent les correcteurs « sur la qualité de maîtrise par les candidats des contenus des programmes de l’épreuve et des notions mathématiques convoquées ».

Des relâchements dans la maîtrise de la langue se font également sentir, puisque « des expressions familières, une grande impropriété lexicale, une langue pauvre, au lexique répétitif et sans pertinence, ainsi qu’une mauvaise orthographe » parsèment les copies de mathématiques. L’académie de Strasbourg note ainsi que de « très nombreux candidats ne connaissent pas la définition d’un nombre décimal ».