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vendredi 5 octobre 2012

Refondons l'école de la République - Le rapport de la concertation

5 octobre 2012


Dans le paragraphe intitulé “Refonder la pédagogie”, on peut lire :
« La refondation sera pédagogique ou ne sera pas. Dans tous les ateliers, sur tous les sujets ou presque, la volonté de faire entrer les pratiques innovantes dans les classes a été maintes fois exprimée. Or, malgré de nombreuses expériences pionnières, malgré l’investissement et l’imagination de très nombreux personnels de direction et d’enseignants, l’école est restée dans l’ensemble fidèle à une pédagogie frontale traditionnelle : un maître face à un groupe d’élèves suivant le programme au même rythme. Pourtant, les résultats de ces expériences, les exemples étrangers comme les enseignements de la recherche nous montrent que d’autres pédagogies – les petits groupes, le tutorat, les projets – sont plus efficaces, en particulier, face à la difficulté scolaire. »

Lecture optimiste :
Nous allons enfin tenir compte des résultats des expériences (si possible, celles qui sont menées à grande échelle) et des enseignements de la recherche pour définir les pratiques d’enseignement efficaces. Sans le moindre doute, c’est l’enseignement explicite qui l’emporte dans toutes ces études et recherches. Donc, la refondation de l’école passera par l’introduction de modules de formation (initiale et continue) en pédagogie explicite dans les futures ESPE (Écoles supérieures du professorat et de l’éducation) qu’appelle de ses vœux le nouveau ministre, Vincent Peillon. Cela permettra de faire reculer les pratiques vieillottes de l’enseignement traditionnel évoquées par le passage cité, ainsi que les pratiques inefficaces de l’enseignement constructiviste à propos desquelles le passage cité ne pipe mot.

Lecture pessimiste :
Nous ne sommes pas allés assez loin dans l’application du constructivisme pédagogique malgré les injonctions et les menaces qui se sont succédé depuis une quarantaine d’années. La preuve, c’est que « l’école est restée dans l’ensemble fidèle à une pédagogie frontale ». Par conséquent, nous allons changer tout cela en nous appuyant sur des recherches de niveau 1 dans l’échelle d’Ellis et Fouts dans le meilleur des cas. Ou encore mieux, car c’est une spécialité française, sur des écrits ne reposant que sur des convictions éducatives sans fondement, sur des croyances idéologiques d’un autre temps, ou sur des marottes répétées à l’infini. Au nom de ces “travaux”, nous allons imposer la pédagogie différenciée, les travaux de groupes, les situations-problèmes, les projets et les contrats en tout genre, surtout les plus loufoques. Il faut donc impérativement accentuer les causes du désastre éducatif, comme on ne cesse de le répéter depuis la loi Jospin de 1989.

D’après vous, qui va l’emporter ? Les pédagogues efficaces de l’enseignement explicite ou les pédagogues “actifs” des mouvements de l’École “nouvelle” vieille d’un siècle ?

Je vous laisse trouver la réponse que les plus perspicaces d’entre vous avaient déjà dès le lancement de cette fameuse concertation. Au lieu de refonder l’école, nous allons assister à son enterrement…




Franz Xaver Messerschmidt

2 commentaires:

  1. Le problème, c'est que la solution repose dans un savant mélange de beaucoup d'approches...Comme dirait une publicité actuelle:"On est mal..."

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  2. Les seules approches qui peuvent être mélangées sont les approches efficaces. Et encore, à condition de vouloir absolument faire des mélanges...

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