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vendredi 4 octobre 2013

Les difficultés de recrutement d’enseignants dans certaines disciplines (IGEN-IGAEN)

Auteurs : Marc Fort, Mohamed Baziz, Jean Ehrsam, Michel Leroy, Antoine Mioche, Christine Szymankiewicz, Patrick Allal, Anne Baratin, Jean-Michel Quenet
Rapport n° 2013-071
07.2013



Les campagnes de recrutement lancées par le ministre Peillon ont connu un échec relatif. Pour expliquer le manque d’attractivité du métier d’enseignant, le rapport de l'Inspection générale pointe le niveau de rémunération insuffisant. La France se situe au-dessous des moyennes de l’OCDE (11 % de moins, par exemple, pour un enseignant du Primaire). « Si les enseignants jouissent d’une meilleure sécurité de l’emploi et de vacances plus longues, ils ne gagnent en moyenne en France, au bout de 15 ans de métier, que 80 % de la rémunération d’un individu âgé de 25 à 64 ans, diplômé de l’enseignement supérieur et employé à temps complet. »

Par conséquent, la solution semble facile : il faut augmenter le salaire des enseignants. Or, cette nécessaire revalorisation salariale ne figure pas parmi les propositions de ce rapport au prétexte qu’« il n’est pas à ce jour démontré que les difficultés de recrutement s’expliquent par une faiblesse des rémunérations » ! Attrape-t-on les mouches avec du vinaigre ?

Par ailleurs, on trouve à la page 41 un paragraphe intitulé “Les difficultés rencontrées conduisent de plus en plus souvent à l’abandon précoce du métier”. Voilà un problème intéressant auquel il faudrait s'atteler. Mais les rapporteurs n’envisagent la question qu’en Belgique francophone où « le taux d’abandon de la profession est de 40 % des enseignants dans les cinq premières années et de 50 % dans les huit premières années », et aux Pays-Bas où « 10 % des enseignants débutants quittent la profession à la fin de la première année de travail » par manque d’accompagnement et de soutien. Et en France ? Rien. Aucune donnée ne transpire. Le taux d’abandon des enseignants français semble être un secret d’État et chaque expert respecte strictement l’omerta. Si tant est – ce qui reste encore à prouver – que des statistiques existent…