Il y a quinze ans, l'Autriche nous a donné l'exemple de ce que deviennent dans la réalité les bons sentiments affichés pour justifier l'inclusion des enfants handicapés dans les classes ordinaires.
Extrait d'un article paru dans le Monde de l'éducation (février 2007) :
Ce climat et ses effets bénéfiques n'ont malheureusement pas résisté à la généralisation. Devenue loi après avoir été projet pilote, l'intégration des enfants handicapés a été victime de son succès auprès des familles, l'engouement ne bénéficiant pas des moyens financiers adéquats. D'où le regret émis par la présidente de la fédération des parents d'élèves, Ilse Schmid, pour qui la loi « équivaut parfois à une simple présence physique des enfants handicapés dans les classes ».
Les enseignants ont une vision encore plus pessimiste. « Aujourd'hui, nous arrivons à des situations extrêmes. Certains enseignants se retrouvent seuls dans des classes de 30 élèves avec 5 ou 6 handicapés. Plus personne ne tire parti de cette intégration. Ni les enfants handicapés, qui ne peuvent plus être stimulés, ni les autres, qui finissent par souffrir d'un retard dans leur programme scolaire », dénonce Martin Wiedmann, président du syndicat enseignant GÖD.
Herbert Buchebner, inspecteur de l'éducation spécialisée, reconnaît qu'il ne dispose pas du budget nécessaire pour mettre en œuvre cette politique d'intégration. « La faute en est au coefficient de dotation en enseignants spécialisés, non pas indexé sur le nombre d'enfants handicapés mais sur le chiffre global d'élèves. Le paradoxe est que nous conjuguons une baisse de la natalité avec une hausse des dépistages précoces des handicaps. »
Il en est de même pour la prise en charge des soins qui diffère selon les communes. « Il arrive que les enseignants doivent eux-mêmes procéder aux soins d'hygiène, une situation plus que délicate quand les enfants ont des sondes ! », fustige le représentant syndical rappelant que l'âge moyen des enseignants autrichiens est de... 50 ans.
Édifiant. Et prémonitoire...
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