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mardi 28 juin 2016

Malaise profond chez les Inspecteurs de l'Éducation nationale

Le moral des IEN

Constat - Analyse - Propositions

Georges Fotinos
(en collaboration avec Juan Mario Horenstein)
Congrès du SNIEN-UNSA
Noisiel, 11.05.2016


Source : Vousnousils

Lors de son congrès national organisé le 11 mai 2016 à Noisiel, le Syndicat de l’Inspection de l’Éducation Nationale (SIEN-UNSA) a relayé une étude sur le moral des IEN. Réalisée par Georges Fotinos, spécialiste du climat scolaire, et par Juan Mario Horenstein, psychiatre au centre de santé mentale et de réadaptation de Paris (MGEN), en collaboration avec la Casden et Vitruvian Consulting, cette enquête révèle « un malaise profond » chez les inspecteurs.

« De nombreux inspecteurs apparaissent aujourd’hui en souffrance morale, physique et psychologique », indique le SIEN-UNSA sur son site. Selon l’enquête, 19 % des IEN considèrent que leurs relations avec les enseignants se sont dégradées. Pour 41 % d’entre eux, ce sont les relations avec les recteurs et les inspecteurs d’académies qui sont loin d’être au beau fixe. 47 % des IEN s’estiment « peu ou pas du tout satisfaits » quant à leur relation avec la hiérarchie, ne s’estiment pas suffisamment « écoutés », « respectés » ou « considérés ». Concernant les relations avec les parents, les IEN sont 25,5 % à les percevoir comme « dégradées ».

Selon l’étude menée par Georges Fotinos et Juan Mario Horenstein, 80 % des inspecteurs de l’éducation nationale estiment que « les décisions sont prises d’en haut », et 46 % considèrent ne pas disposer « d’une marge d’autonomie et d’initiative » suffisante. En outre, 41 % des IEN ont « le sentiment » que leur hiérarchie « ne les soutient pas ».

En ce qui concerne précisément les conditions de travail des inspecteurs, 80 % de ces derniers remarquent une « dégradation », surtout depuis ces 9 dernières années. 37 % des IEN ne sont « pas satisfaits » du travail en équipe avec leurs collègues.

La plupart des IEN passent beaucoup de temps en déplacement, 70 % parcourant entre 5 000 et 30 000 km par an. Les inspecteurs sont en outre 63 % à dépasser les 45 heures de travail hebdomadaire, travaillant entre 51 et 60 heures par semaine, si ce n’est plus.

Résultat, 95 % des IEN ont le sentiment d’être « soumis au stress », 88 % estimant que cette situation a tendance à se dégrader. Pire : 28 % des inspecteurs ne « trouvent pas de sens » dans « le travail réalisé », et 47 % ne s’estiment pas « reconnus » dans leur travail. Enfin, 38 % ne considèrent pas leur métier comme « motivant ».

En ce qui concerne le moral des IEN, il est « moyen » et « mauvais » chez 65 % d’entre eux. Ce moral « se dégrade » pour 57 % des inspecteurs.
Suite à cette étude, le SIEN-UNSA engage « tous ceux qui le souhaitent à s’exprimer, car il est clair qu’il nous faut faire entendre le désarroi dans lequel se trouvent de nombreux collègues, si nous voulons rétablir des conditions de travail plus satisfaisantes. » Le Syndicat de l’Inspection de l’Éducation Nationale prévient qu’il « s’engagera fermement dans cette voie ».

Fabien Soyez


2 commentaires:

  1. Bonjour,
    La communication qui a été faite lors du congrès du SIEN UNSA ne concerne qu'une partie de l'étude. L'intégralité des résultats sera diffusée pour le salon de l'Education.

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