tag:blogger.com,1999:blog-1004475546304233210.post1240040409566915834..comments2023-03-26T11:21:35.284+02:00Comments on Pour une pédagogie renouvelée : Livre : Vers une pédagogie institutionnelle (Vasquez et Oury)Bernard Appyhttp://www.blogger.com/profile/03161390980639960917noreply@blogger.comBlogger1125tag:blogger.com,1999:blog-1004475546304233210.post-80950547221266096862015-06-21T18:31:38.948+02:002015-06-21T18:31:38.948+02:00Merci pour cette évocation bien sentie, d’une époq...Merci pour cette évocation bien sentie, d’une époque à la fois lointaine mais aussi proche par la persistance de l’idéologie en éducation. <br /><br />A leur décharge, les Freinet et consorts n’avaient pas les données qui leur auraient permis de construire une école capable de former le citoyen cultivé, critique et libre dont ils rêvaient. Mais rien ne nous dit que s’ils les avaient eues, ils auraient agi autrement.<br /><br />Si l’erreur est naturelle et humaine, sa persistance l’est moins. S’entêter ou plutôt s’obstiner dans des actions identiques pendant des années, en espérant des résultats différents, relève d’une débilité certaine pour reprendre le style de l’époque. Pourtant c’est bien ce qui s’est passé et continue encore aujourd’hui. <br />Des décennies de « pédagogie nouvelle » ont conduit à la Bérézina constructiviste. Les observatoires et autres instruments de mesure en attestent, tout comme l’expérience sur le terrain. Sans parler des sciences cognitives qui nous expliquent pourquoi cela ne peut pas fonctionner. <br /><br />Le constructivisme a formaté et déformé l’esprit des élèves sans le former, sans donner les outils de la pensée, sans fournir le stock de connaissances indispensable à la constitution d’une pensée indépendante et libre, sans donner de pratique, sans donner d’habiletés spécifiques, sans donner le goût d’apprendre, sans donner le sens de l’effort. Ce qui a constitué des générations d’enfants démunis des moyens cognitifs et humains pour affronter le monde réel et y trouver leur place. <br /><br />Railler les écoles casernes, soit, mais encore eût-il fallu les remplacer par autre chose que des écoles ateliers peuplées d’enfants ouvriers ou matelots. Railler le maître dictateur, soit, mais encore eût-il fallu le remplacer par autre chose que des soviets de classe. <br /><br />Il y aurait encore beaucoup à dire mais je ne peux m’empêcher de relever la perle des perles de l’idéologie constructiviste, qui persiste et signe encore aujourd’hui : l’exaltation de la spontanéité créatrice, censée émerger de cette forme pédagogique. Il s’agit bien d’une croyance archaïque considérant la créativité comme une force intérieure qu’il suffirait de libérer par un environnement approprié. Cela relève de la pensée magique. La créativité, qu’elle soit artistique ou autre, est le fruit d’une connaissance approfondie du sujet ainsi que d’une pratique intensive. Après des années de pédagogie constructiviste dans nos écoles, supposée favoriser l’esprit créatif, ne devrions-nous pas avoir des générations d’artistes (ou de scientifiques, car le chercheur aussi se doit d’être créatif) hors du commun ? Cela n’interpelle personne de toute évidence. <br />Et que dire de la responsabilité engagée dans l’échec massif de l’apprentissage de la lecture par les méthodes globales et assimilées ? <br /><br />Le courage en matière éducative consisterait à admettre une bonne fois pour toutes les échecs du passé et à en tirer des leçons pour l’avenir. Malheureusement, les mauvaises idées, enrobées de toutes les vertus humanistes, ont la vie dure car il est plus facile de croire un joli mensonge que d’accepter une vérité dérangeante. <br />Françoise Appyhttps://www.blogger.com/profile/05808379595129472203noreply@blogger.com